Le Vatican a restitué à la Grèce trois fragments des sculptures du Parthénon qu’il avait conservés pendant des siècles.
C’est une décision symbolique et politique, annoncée en 2022 par le Pape François : en restituant ces marbres vieux de 2500ans, le souverain pontife a peut-être ouvert une boite de Pandore mémorielle. Récit d’une décision historique.
L’un des fragments représente la tête d’un garçon, un autre celle d’un cheval et le troisième celle d’un homme barbu. Ils ont été dévoilés lors d’une cérémonie au musée de l’Acropole à Athènes, un espace d’exposition construit spécialement pour abriter les marbres du Parthénon.
Les autorités grecques ont souligné que la restitution des fragments constituait une étape vers la restitution ultérieure des sculptures du Parthénon, faisant principalement référence à la collection beaucoup plus importante conservée au British Museum, que la Grèce tente de récupérer depuis des décennies. Les deux pays sont en désaccord au sujet des sculptures retirées du temple du Ve siècle avant J.-C. par Lord Elgin, alors ambassadeur de Grande-Bretagne auprès de l’Empire ottoman, qui les a ensuite vendues au gouvernement britannique.
Les marbres, également connus sous le nom de « marbres d’Elgin », ont été exposés au British Museum, où ils se trouvent toujours. Leur retour en Grèce est l’une des affaires de restitution les plus médiatisées du monde de l’art.
Comme pour les arts premiers, le débat revient sans cesse en boucle : une oeuvre archéologique ou un artefact doit il rester sur le sol de ses origines, ou rester sur le sol de ceux qui ont su le mettre en valeur et en comprendre toute sa portée ? Une surenchère politique agite actuellement le monde de l’art et ses nombreux marchands, avides de profiter des centaines d’oeuvres qui ne manqueront pas de tomber dans le marché noir, une fois celles-ci « renvoyées » dans leur pays « d’origine ».