Le théâtre Hébertot joue la carte des standards américains en cette rentrée 2018. L’adaptation glaçante du best-seller de Stephen King « Misery », interprétée par Myriam Boyer et Francis Lombrail, ouvre la saison à partir du 19 septembre. Suivi à partir du 4 octobre par l’indémodable classique de Broadway « 12 hommes en colère ».
De « Shining » à « la Ligne verte », en passant par « Carrie » ou « Ça », on savait que l’univers de Stephen King pouvait donner de grands films. On découvre avec Misery (mis en scène par Daniel Benoin) que la puissance narrative du maître du thriller américain gagne encore en intensité quand il est transposé au Théâtre avec le public.
Pendant une heure trente, les spectateurs sont témoins autant que complices d’un huis-clos étouffant entre un auteur à succès (Francis Lombrail), alité suite à un accident de la route, et une infirmière, admiratrice de son travail (Myriam Boyer) qui se morphe au fil des minutes de bonne samaritaine en manipulatrice diabolique.
Le face à face est une spirale infernale que seule une issue fatale pour l’un des deux protagonistes semble pouvoir briser. Qui aura le dernier mot entre l’auteur de romans à l’eau-de-rose, qui souhaite faire mourir son héroïne, Misery, pour donner une nouvelle dimension à sa carrière, et sa « fan numéro un » bien décidée à le sauver, fut-ce au prix de la fin tragique de l’écrivain.
Le thriller est mené au millimètre. Joué avec brio par deux acteurs qui se fondent dans leurs personnages. Une nouvelle façon de découvrir Stephen King et de passer une soirée inoubliable au théâtre… en attendant, le 4 octobre, la première de 12 Hommes en colère une adaptation à couper le souffle du classique de Reginald Rose.
Tout le monde a en mémoire Henry Fonda dans le chef d’œuvre de 1957 (réalisé par Sidney Lumet), mais beaucoup ignorent en France qu’avant d’être un grand film, 12 Hommes en colère est un standard de Broadway, monté des centaines de fois à travers le monde depuis les années 1950. Et pour cause.
Dans une salle de délibération, douze hommes que tout sépare, doivent décider de la culpabilité ou de l’innocence d’un jeune homme, accusé de parricide. Les faits semblent l’accabler, mais les incertitudes, les débats et les questionnements intérieurs des jurés vont rendre le verdict moins évident qu’il n’y paraît.
Une pièce magistrale et un suspense haletant qui a en outre l’avantage rare de proposer aux amateurs de théâtre une prestation d’ensemble avec douze acteurs réunis simultanément sur scène pour ce qui devrait être une des pièces coup de poing de l’automne.