Ministère de la Culture : Rachida Dati a l’occasion de mener ses projets à leur terme

Rachida Dati a été reconduite lundi 23 décembre au poste de ministre de la Culture dans le gouvernement de François Bayrou, après avoir survécu au remaniement de septembre. Ces trois derniers mois, elle avait annoncé tambour battant plusieurs projets, mais n’avait pas pu les réaliser pour la plupart à cause de la censure. Avec cette nouvelle nomination, elle a l’occasion d’aller au bout de ses idées.

Après deux semaines d’attente, François Bayrou a présenté son premier gouvernement le lundi 23 décembre dernier. Parmi les 34 ministres de plein exercice et ministres délégués désignés figure Rachida Dati, qui garde son portefeuille à la Culture. Elle a occupé ce poste pour la première fois entre janvier et juillet 2024, sous l’égide du jeune Premier ministre Gabriel Attal. Puis, elle a été reconduite par François Barnier en septembre. Ce dernier gouvernement n’a duré que trois mois, victime d’une censure de l’Assemblée nationale.

Rachida Dati avait fait de nombreuses annonces et lancé plusieurs projets

Prenant acte de sa nomination, Rachida Dati a promis de continuer à agir avec les acteurs culturels et l’ensemble des collectivités « pour le patrimoine, la création, la défense de la culture et des médias ». Lors de son second mandat rue de Valois, la maire du 7e arrondissement de Paris avait fait de nombreuses annonces et lancé plusieurs projets, mais n’a pas pu les achever à cause des restrictions budgétaires et de la censure du gouvernement Barnier. C’est le cas de la fusion de l’audiovisuel public, un chantier qui lui tenait à cœur.

Rachida Dati prévoit une réforme de la gouvernance de l’audiovisuel public

Avant la dissolution, Rachida Dati réclamait une réforme de la gouvernance de l’audiovisuel, ou au moins une fusion des médias publics. A savoir Radio France, France Médias Monde, France Télévisions, TV5 et l’INA. Mais elle a dû rétropédaler sur ce sujet potentiellement inflammable, le reportant à plus tard. La ministre s’est certainement rendu compte qu’elle ne pourra pas obtenir le soutien d’une majorité. En effet, la gauche s’y oppose et le Rassemblement national souhaite plutôt la privatisation de France Télévisions et Radio France.

La CGT Spectacle opposée à une réforme de l’audiovisuel public

Les organisations du secteur protestent contre cette mesure ainsi que son association au financement de leurs activités. Parmi elles, la CGT Spectacle pour qui l’urgence n’est pas de réformer l’audiovisuel public ni sa gouvernance, mais d’assurer un financement pérenne aux entreprises qui le composent. Elle estime que cela permettra de garantir leur indépendance et les moyens adéquats pour conduire leurs missions. Pour rappel, le financement reposait depuis 2012 sur une fraction de la TVA, après qu’Emmanuel Macron a supprimé la contribution à l’audiovisuel public. Cette solution transitoire prendra fin le31 décembre 2024.

Rachida Dati veut réformer le pass Culture

Cependant, l’Assemblée nationale a voté en octobre, en procédure accélérée, un projet de loi permettant de prolonger le dispositif de financement actuel, par une part fixe de la TVA. L’avenir financier de Radio France, France Télévisions et autres est ainsi assuré au-delà de la fin d’année. Rachida Dati souhaitait aussi réformer le pass Culture, afin qu’il ne soit plus un « outil de reproduction sociale ». Elle a sans doute pris en compte le rapport de la Cour des comptes, qui indique que l’outil ne remplit pas ses objectifs de diversification des pratiques et de démocratisation.

Un service public du spectacle vivant en crise

Alors que la rigueur budgétaire sera de rigueur en 2025, Rachida Dati se targue d’avoir réussi à préserver de 780 millions d’euros l’enveloppe de la Culture, et d’avoir pu maintenir les crédits d’impôts. Mais de nombreux départements ont baissé leur financement cette année, incités en cela par l’exécutif. Cette austérité met en péril le service public du spectacle vivant déjà en crise. Ce secteur avait réclamé un plan d’urgence de refinancement avec une attention particulière pour l’emploi, la diversité de création et l’accès du plus grand nombre à l’ensemble des œuvres.

Pas encore de commentaires

Les commentaires sont fermés