Nona Gaprindachvili, 81ans, légende du jeu d’échecs, accuse la plate-forme d’avoir décrit sa carrière de manière « sexiste et dénigrante » dans sa série à succès « Le Jeu de la dame ».
C’est une partie d’échec à priori déséquilibrée. Les blancs commencent avec la Géorgienne Nona Gaprindachvili, 80ans, aujourd’hui petite retraitée, autrefois première femme grand maître d’échecs de l’histoire. Pour les noirs, Netflix, le géant californien du streaming mondial. Mais la partie ne fait que commencer…
La Géorgienne réclame 5 millions de dollars (4,2 millions d’euros) à Netflix, l’accusant d’avoir décrit sa carrière de manière « sexiste et dénigrante » dans sa série à succès Le Jeu de la dame : « Netflix a menti effrontément et délibérément sur les succès de Gaprindachvili ».
Dans la série, diffusée par la plate-forme basée en Californie, un personnage affirme que la championne géorgienne « n’a jamais affronté d’hommes » en compétition. Cette allégation « est manifestement fausse, ainsi que grossièrement sexiste et dénigrante », est-il précisé dans cette plainte enregistrée, jeudi 16 septembre, dans un tribunal californien, aux Etats-Unis.
La plainte de Mme Gaprindachvili rappelle que cette dernière, aujourd’hui âgée de 80 ans, a affronté des dizaines de joueurs masculins de premier plan et en a battu 28 au cours de sa carrière. « Ajoutant l’insulte à l’outrage, Netflix décrit Gaprindachvili comme étant russe, alors qu’ils savent qu’elle est géorgienne et que les Géorgiens ont souffert de la domination russe lorsqu’ils faisaient partie de l’Union soviétique », ajoute la défense de la championne.
Dans un communiqué, Netflix a pour sa part expliqué avoir « le plus grand respect pour Mme Gaprindachvili et son illustre carrière », mais estimé que « cette plainte n’a aucun fondement ». La plate-forme a ajouté qu’elle se défendrait « vigoureusement ».
Selon Netflix, The Queen’s Gambit (Le Jeu de la dame, en français) a battu des records avec 62 millions de vues en vingt-huit jours après sa diffusion.