On l’oublie quelque peu, mais la Chine est aussi l’une des nations les plus dynamiques sur la scène de la musique classique. Au point de devenir le nouveau centre de gravité du genre ? La Philharmonie de Paris met en ligne ce jeudi un colloque pour en savoir plus. On a hâte !
Les chiffres donnent le tournis : la Chine forme près d’un million de pianistes par an et 250 nouvelles salles de concert ont ouvert dans l’Empire du Milieu en quelques années. Un développement rapide qui s’accélère et qui questionne sur notre propre rapport à notre art musical européen, à l’heure où celui-ci est critiqué.
Ce jeudi 14 et ce vendredi 15 avril, la Philharmonie de Paris propose un colloque autour du marché de la musique classique en Chine, et ce, gratuitement en ligne et sans inscription. De quoi attiser notre curiosité ! Un colloque qui aborde cinq thèmes (les lieux de concert, les orchestres, les musiques et politiques culturelles, les organisateurs de concerts, le goût, le public et le répertoire) et qui analyse en profondeur les tenants et les aboutissants du nouveau marché chinois de la musique classique.
Interrogé par France Musique, le directeur des concerts et spectacles de la Philharmonie de Paris Emmanuel Hondré estime que « quand on vous demande comment se passe la réalité de la vie musicale en Chine, très peu d’organisateurs français se représentent les choses. On a du mal à s’imaginer la taille du pays, sa répartition, ses lieux de concerts… »
Une opacité qui freine le développement des artistes français sur place, alors que les Chinois sont particulièrement demandeurs, notamment de compositeurs français : « Vous avez en Chine bien sûr les programmations du grand répertoire, le répertoire germanique, romantique, mais également des originalités qui sont assez saisissantes : une grande présence des orchestres américains, anglais, qui apportent des répertoires beaucoup plus originaux. Les Français sont un petit peu à la traîne pour l’instant, ils ont du mal à faire valoir leur répertoire national, et pourtant le public chinois adore cette musique-là. »
Un succès de la musique classique en Asie qui laisse rêveur quand on sait qu’au même moment en Occident, elle est accusée d’être « trop blanche ». Selon le journal Le Point, la prestigieuse université britannique Oxford envisagerait ainsi de revoir les programmes de ses cours de musiques, jugés « trop reliés à la période coloniale ».