Le secrétaire perpétuel de l’Académie française, Hélène Carrère d’Encausse a défendue la candidature de Michel Houellebecq pour rejoindre les immortels.
«Michel Houellebecq à l’Académie française, cela aurait de l’allure ?»
La question du journaliste Darius Rochebin de LCI avait tout d’une question-piège. Pourtant, la grande amoureuse de la Russie Hélène Carrère d’Encausse n’a pas eu froid au yeux : «C’est un visionnaire. La notion de soumission, il l’a vue comme personne. Il n’y avait pas eu encore les attentats à l’époque. Son dernier livre, Anéantir, bouleversant de tendresse et d’humanité, regarde le monde dans lequel nous sommes d’une façon incroyable.»
L’immortelle va même plus loin, estimant que « Houellebecq voit très bien le désastre dans lequel nous nous avançons (…) C’est un prophète !» établissant même un parallèle avec Victor Hugo dans la capacité de l’écrivain à capter les travers, les angoisses, les mythes et les ressors de son époque.
Une proposition iconoclaste pour un auteur génial mais régulièrement accusé de racisme, de misogynie (« Pour ma part, j’ai toujours considéré les féministes comme d’aimables connes, inoffensives dans leur principe, malheureusement rendues dangereuses par leur désarmante absence de lucidité ») et d’islamophobie (« L’islam ne pouvait naître que dans un désert stupide, au milieu de bédouins crasseux qui n’avaient rien d’autre à faire – pardonnez-moi – que d’enculer leurs chameaux » ).
Pas sûr que nous puissions de sitôt savourer les images d’un Michel Houellebecq en tenue d’apparat, la cigarette au bec.