Dans une enquête très fouillée publiée dans le Figaro, nous découvrons un Palais Royal déserté par ses millions de visiteurs habituels. Une occasion unique de découvrir, ou redécouvrir, ce joyau français.
« Un jour de février pluvieux en 2018 équivalait à une moyenne de 8000 à 10.000 visiteurs. La semaine dernière, on en comptait à peine 2000 par jour » : dans les colonnes du Figaro, la Présidente du château de Versailles Catherine Pégard s’alarme. Le prestigieux palais est désespérément vide. Privé des visites scolaires et des torrents de touristes chinois ou américains, l’établissement public est à la peine. Une décrue qui impacte l’ensemble de la ville, mais aussi toutes les activités économiques annexes au château, comme les restaurants, le café Angelina, l’Opéra Royal…
Le public des Grandes Eaux, le spectacle musical organisé dans les jardins, a chuté de de « 90 % », souligne Laurent Brunner, directeur de la société Versailles spectacles. Sa société, comme les 64 autres qui opèrent sur le site, est à la peine et s’attend à 5 millions d’euros de déficit en 2020.
Profiter du calme
Du vide, du calme, du silence… Ne serait-ce pas le meilleur argument pour aller visiter le château ? Car dans la presse, la direction se vante d’avoir fait exploser la fréquentation du parc, qui a doublé en dix ans, passant de 4 millions à plus de huit millions de visiteurs annuels. Mais c’est précisément cette masse de badauds bruyants, peu au fait de l’Histoire de France et armés de perches à selfies, qui gâche souvent nos visites et nous font hésiter à revenir déambuler dans la galerie des Glaces. L’occasion aussi de profiter du Palais sans les « oeuvres » d’art conceptuels et autres « installation » qui gâchent parfois la visite.
La quantité au détriment de la qualité. Et si cette crise faisait office d’électrochoc ? Une façon de rompre avec « le surtourisme » et sa spirale infernale, qui oblige la direction du château à multiplier les événements, les expositions, le nombre de visiteurs et les recettes de la billetterie, afin de financer les réparations des dégradations… provoquées par ce flot croissant de visiteurs.
Ce week-end, c’est donc l’occasion ou jamais pour visiter le château de Versailles, flâner en toute tranquillité dans la galerie des batailles en méditant devant les représentations de Rivoli, d’Austerlitz ou de Iena et surtout, de savourer les couleurs de l’automne dans les jardins. À éviter cependant : le potager du Roi, toujours aussi menacé et dégradé (la Rédaction de Métropolitaine a pu s’en rendre compte cet été). Déjà en 2019, le Figaro avait pointé les nombreuses menaces qui pèsent sur ce jardin monumental désormais défraîchi à cause d’un mauvais entretien et en privant brutalement toutes les plantes d’engrais ou de pesticides chimiques. On préférera aller profiter des derniers parfums de l’orangerie.