Le bras de fer avec les plateformes de streaming continue : dans un entretien au Figaro, le président de Canal+ explique que la chaîne veut s’affranchir de la « chronologie des médias » et pouvoir diffuser les films trois à quatre mois après leur sortie
Un sujet sur lequel Métropolitaine avait déjà consacré un article, mais dans le cas des États-Unis. Et il semblerait que la problématique se retrouve désormais en France. Ce mercredi 26 mai, le président du directoire du groupe Canal+ Maxime Saada monte au créneau et s’insurge contre le fait que les plates-formes de streaming devraient être prochainement autorisées à diffuser les films en France douze mois après leur sortie, alors qu’actuellement elles doivent attendre trente-six mois. « Le cinéma français court tout droit à la catastrophe », estime-t-il.
Un atout injuste pour la chaine française, qui estime devoir continuer à avoir une avance par rapport aux plates-formes de streaming qui ont quatre fois plus d’abonnés que la chaine cryptée, et ce alors que Canal + participe largement au financement du cinéma français. « Si nos principaux avantages en matière de cinéma sont remis en question, il n’y aura plus de raison pour notre groupe d’investir autant dans ce domaine » menace Maxime Saada.
Mais justement : cette réforme de la « chronologie des médias » est une contrepartie envisagée par le gouvernement à l’obligation d’investissement dans la production française qui va être imposée aux plates-formes de streaming, en vertu d’une directive européenne. Un décret dit « SMAD » (acronyme de « services de médias audiovisuels à la demande »), qui doit être publié prochainement, précisera les modalités d’application de cette réforme.
« Si les plates-formes sont en mesure de proposer des films douze mois après leur sortie en salle, le seul schéma viable pour Canal+ serait de diffuser les films dès la fin de leur exploitation en salle, soit trois à quatre mois après leur sortie », estime le Président de Canal +.