Quel est le rapport entre la couture et la religion ? Au-delà de certains tabous des mœurs et certaines limitations au niveau des vêtements « prudes », il semble bien que les liens soient bien minces. Mais les choses sont en train de changer.
L’Eglise évangélique s’est intéressée de la mode pour permettre plus de libertés à ses fidèles de sexe féminin qui, si elles voulaient suivre les préceptes de leur religion, se retrouvaient légèrement limitées en choix de vêtements.
Joyce Flores, jeune styliste de la marque Joyaly qui lance cette nouvelle mode « évangéliste » explique qu’il n’y a ni décolleté trop profond ni mini-jupe dans leurs collections. Mais cela devrait être une véritable révolution.
« Elles aiment beaucoup. Avant on avait cette idée de jupes très longues, sombres, et moches. Maintenant on fait des articles élégants, colorés, mais conformes à notre religion. Si vous allez à l’église adorer Dieu, vous ne pouvez pas y aller avec un décolleté plongeant, cela distrairait le pasteur. »
Pouvoir mélanger plaisir de s’habiller et plaisir d’aimer Dieu, voilà qui est une bonne idée.
Il faut dire qu’au Brésil la clientèle ne manque pas. Avec plus d’un cinquième de la population du pays qui est évangéliste, cette nouvelle mode vise quelques 42 millions de personnes.
Robes, jupes, corsages… très peu de pantalons car ils sont interdits par la plupart des églises… mais des coupes qui sont modernes, colorées… un véritable changement au sein de l’église tout en restant fidèles à ses principes.
Et il semblerait que ça marche vraiment bien : on compte désormais une trentaine de créateurs selon les autorités officielles, ce qui représente un chiffre d’affaire de près de 63 milliards de dollars en 2011.