Vous ne vous en souvenez probablement pas, mais il y a près de 34 ans, le Premier ministre suédois Olof Palme était abattu en pleine rue, un soir d’hiver 1986. Sans aucune raison apparente, les enquêteurs n’avaient jamais réellement réussi à trouver le coupable. Il semblerait que ce soit désormais chose faite !
Une balle dans le dos. C’est comme ça qu’Olof Palme, ancien Premier ministre suédois avait été assassiné le 29 février 1986. En pleine nuit, il avait été laissé pour mort, gelé, sur un trottoir des rues de Stockholm. À côté de lui, sa femme blessée était inconsciente. Véritable figure du parti social-démocrate et chef du gouvernement depuis 1982, il avait 59 ans quand le drame est survenu.
Coups de feu et témoins manquants
À l’époque, la police avait eu bien du mal à rassembler les éléments nécessaires pour résoudre cette affaire glaçante. En effet, très peu de personnes avaient assisté à la scène. Seules traces de cet assassinat : deux coups de feu qui ont retenti aux alentours de 23h21 alors que le Premier ministre et sa femme rentraient à pied du cinéma. Quelques témoins racontent avoir aperçu un homme d’une quarantaine d’années, mesurant autour de 1,80 mètre et portant un manteau, s’enfuir au moment du drame. Mystère donc.
Cold case : en 2020, l’affaire enfin résolue
Seulement voilà, ce mercredi 10 juin 2020, le procureur général Krister Petersson, chargé de l’affaire depuis 2017, annonce que le coupable est enfin désigné en la personne de Stig Engström. Décédé en 2000, ce dernier ne pourra cependant plus être arrêté. Mais tout porte à croire qu’il est bel et bien à l’origine du meurtre.
S’il n’a jamais été inculpé auparavant, son nom revient régulièrement dans les dossiers depuis le début de l’enquête. Graphiste et employé d’une compagnie d’assurances, c’est bien lui qui aurait abattu froidement l’ancien chef de l’État. Une question subsiste : pourquoi ? Le mobile serait tout simplement politique. Il est avéré que Stig Engström était particulièrement hostile à la politique du dirigeant socialiste, homologue de Mitterrand.
Un Premier ministre clivant
Toutefois à l’époque, il était loin d’être le seul. D’autres suspects venaient étayer la liste des potentiels coupables, ce qui a rendu particulièrement difficile l’identification du vrai meurtrier. Ainsi de nombreuses fausses pistes avaient été prises : la CIA, la police suédoise, le Parti des travailleurs du Kurdistan ou encore le régime d’apartheid d’Afrique du Sud. Autant d’ennemis qui répondaient hostilement à la politique particulièrement clivante d’Olof Palme. Réformiste, ce dernier était favorable à la décolonisation, au désarmement, et contre la guerre du Vietnam et l’apartheid.
En 1989, toutes ces investigations avaient mené à l’arrestation de Christer Pettersson, un délinquant toxicomane. Identifié par la femme du défunt, Lisbeth Beck-Friis, cette dernière n’aura jamais douté de sa culpabilité jusqu’à sa propre mort en 2018. Cependant, faute de preuves, Christer Pettersson avait fini par être relaxé et l’enquête avait alors pu reprendre pour mener aux conclusions que Stig Engström devait être le véritable coupable.
Dossier classé
La scène se serait déroulée ainsi : le soir du 29 février 1986, après être resté tard au bureau, Stig Engström aurait croisé Olof Palme et son épouse qui se dirigeait vers le cinéma. Il aurait alors attendu la fin de la séance, se munissant d’un revolver qu’un ami collectionneur lui aurait prêté, pour les suivre un bon moment avant de leur tirer dessus à 23h21.
34 ans après, l’enquête trouve sa conclusion définitive avec ce coupable. Mercredi dernier, le procureur général chargé de l’affaire avait ainsi annoncé ne plus pouvoir « avancer davantage » dans les investigations. Décédé en 2000, Stig Engström ne pourra jamais avouer et ne pourra pas non plus être arrêté, ce qui classe le dossier définitivement.