En guise d’ouverture de « L’année de la BD », peu avant le début du festival d’Angoulême (qui démarre demain, le 30 janvier 2020), une statue de René Goscinny a été inaugurée à Paris, dans un petit parc devant son dernier domicile parisien dans le 16ème arrondissement. Un bel hommage à un auteur majeur de la bande dessinée mondiale, décédé en 1977.
Ce jeudi 23 janvier 2020, il y avait du beau monde devant le 56, rue de Boulainvilliers (Paris XVIe), où René Goscinny a vécu les dix dernières années de sa vie, de 1967 à 1977, et où a été inauguré une statue en bronze représentant le grandiose scénariste de bande dessinée.
Sur sa statue, René Goscinny est accompagné d’Astérix, Lucky Luke, Iznogoud et du Petit Nicolas
Etaient présents, entre autres, Franck Riester, le ministre de la Culture, Anne Hidalgo, la maire de Paris, Anne Goscinny, sa fille, Sempé, Jul (le scénariste et dessinateur, pas le chanteur !) ou Emmanuel Guibert… Cette inauguration donne le coup d’envoi symbolique de « L’année de la BD » voulue par le ministère de la Culture. Il s’agit d’ailleurs de la première fois qu’un auteur de bande dessinée est statufié à Paris – René Goscinny a déjà une rue qui porte son nom, dans le quartier de la BNF.
Cette fois, la reconnaissance prend la forme d’une statue en pied signé par Sébastien Langloÿs, où l’auteur est représenté entouré de ses quatre créations les plus connues : Astérix (dessiné par Uderzo), dans sa main, Iznogoud (dessiné par Tabay) qui sort de sa pochette, le Petit Nicolas (dessiné par Sempé) sur son épaule, Lucky Luke (dessiné par Morris) à ses pieds.
« Cet homme a révolutionné la BD en France et l’a propulsée dans la catégorie des arts majeurs »
« C’est un hommage à l’auteur de bande dessinée, plus qu’à ses créations qui ont fini par largement l’éclipser. Il était temps qu’on se souvienne que cet homme a révolutionné la BD en France et l’a propulsée dans la catégorie des arts majeurs. Le choix du ministère de la Culture de faire de 2020 l’année de la BD va dans ce sens. C’est un signe fort qui ne peut que contribuer à faire bouger sinon les lignes, du moins les bulles… », pointe Aymar du Chatenet, l’administrateur de l’Institut René-Goscinny, présent lui aussi à l’inauguration.
Son sens de la narration, du gag, de la création de personnages et de situations, en font effectivement l’un des scénaristes les plus importants de l’histoire de la bande dessinée. Outre les quatre stars présentes sur la statue, René Goscinny est également le scénariste des Dingodossiers, qui ont lancé la carrière de Gotlib vers les sommets que l’on connait. Il fut surtout rédacteur en chef de Pilote, le journal qui amènera les « illustrés pour la jeunesse » vers la maturité – ouvrant la voie à la libération artistique de la bande dessinée des années 1970.