Le Sida (« syndrome d’immunodéficience acquise ») est loin de disparaître. Selon un rapport de l’Onusida, ce virus a été responsable de la mort de 770 000 personnes dans le monde en 2018. Même si le nombre de décès a chuté d’un tiers depuis 2010, notamment en Afrique, l’Onusida s’inquiète surtout de la baisse des financements visant à faire reculer ce fléau qui sévit depuis les années 1970.
Mardi 16 juillet 2019, l’Onusida (agence entièrement dédiée à la lutte contre le Sida et reliée à l’ONU) a publié son rapport annuel. Le texte précise que 770 000 personnes sont décédées suite à des maladies liées au Sida en 2018, à travers le monde. Un chiffre encore vertigineux. Pourtant, d’après le même rapport, le nombre de mort a baissé d’un tiers depuis 2010.
En 2004, la pandémie a atteint son pic en tuant cette année-là plus d’1,7 million de personnes. 800 000 décès avaient encore été enregistrés en 2017. Ce recul des décès est essentiellement dû à un meilleur accès aux traitements des personnes diagnostiquées séropositives (3 sur 5 prendraient leurs médicaments antirétroviraux).
Les régions du monde plus ou moins touchées
En Afrique (qui compte plus de la moitié des infectés du monde), l’amélioration de la prévention et de l’accès à l’information ont permis de faire chuter de 40% le nombres de nouvelles infections. C’est du moins le cas en Afrique australe et en Afrique de l’Est. Car, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les décès liés au virus ont augmenté de 9% depuis 2010. En Europe de l’Est et en Asie centrale, les nouvelles infections ont augmenté de 30% depuis cette date.
A titre de comparaison, au niveau mondial, les nouvelles contaminations ont baissé de 25% depuis 2010. 6 200 femmes de 15 à 24 ans continuent d’être contaminées chaque semaine.
Financements : un trou de 7 milliards de dollars
« Dans plus de la moitié des pays qui ont publié leurs statistiques, moins de 50% des populations clés ont eu accès à des services combinés de prévention du VIH. Cela montre bien que ces populations sont toujours marginalisées et laissées pour compte dans la riposte au VIH », explique l’Onusida dans son rapport.
Selon l’Onusida, les financements requis pour lutter efficacement contre le VIH en 2020 s’élèvent à 26 milliards de dollars, contre 19 milliards réellement perçus : « Nous avons besoin de toute urgence d’un encadrement politique renforcé pour mettre fin au sida » a déclaré Gunilla Carlsson, directrice par intérim de l’Onusida.