Crise économique, sociale, mais aussi psychologique : selon le baromètre d’Opinionway pour le cabinet Empreinte humaine, la détresse psychologique des salariés français monte en flèche, particulièrement chez les jeunes et les femmes. Des données inquiétantes.
Selon un baromètre réalisé par Opinionway pour le cabinet Empreinte humaine et présenté ce mercredi 16 décembre, la santé des salariés « n’a jamais été aussi basse » depuis le début de la crise du Covid-19. Une enquête réalisée du 2 au 9 décembre auprès de 2 009 salariés. Isolement, télétravail pression… La détresse psychologique est haut plus fort. Un indicateur de santé qui regroupe les manifestations de désespoir, de nervosité, d’agitation et de dépression. Autant d’éléments qui multiplient les risques d’AVC ou d’hypertension.
Une situation qui concerne désormais la moitié des salariés (50%), soit six points de plus par rapport au premier confinement. De plus, 20% de ces salariés seraient en état de « détresse élevée » ! Selon le baromètre, c’est ainsi près de 31% des salariés français qui présentent désormais un risque accru de dépression. « La santé mentale des salariés n’a jamais été aussi basse depuis le début de la crise sanitaire », analyse Christophe Nguyen, psychologue du travail et président d’Empreinte humaine, qui met en garde contre « des troubles mentaux [qui] seront de plus en plus importants » si « des mesures de fond ne sont pas mises en œuvre ».
Un phénomène démultiplié chez les jeunes : moins de vie de famille, premiers emplois ou jobs précaires, ils affichent un un taux de détresse psychologique de 70 %. « Par rapport au monde de l’entreprise, ils vivent une plus grande incertitude quant à leur avenir et se questionnent sur la viabilité de leur premier choix d’orientation professionnelle. Ils sont aussi moins acculturés à la vie de l’entreprise qui comprenait les liens sociaux, la collaboration, le partage de savoir-faire » selon le psychologue du travail.
58% des salariées en détresse psychologique
Pour les femmes, ce pourcentage de salariés en détresse psychologique grimpe même jusqu’à 58% ! Soit un risque 1,5 fois plus élevé que chez les hommes.
Enfin, les managers paient aussi le prix fort de la crise économique et sanitaire : 56% d’entre eux sont estimés être en détresse psychologique, notamment à cause du télétravail qui fait peser une pression psychologique pour eux, confrontés aux angoisses de leurs collaborateurs.
Un télétravail qui s’est accentué par rapport au deuxième confinement, 40% des salariés en bénéficiant désormais, soit 13 points de plus qu’au mois d’octobre. Un télétravail « forcé » et « contraint » qui réduit considérablement l’engouement des Français pour cette méthode de travail : les salariés ne sont plus que 55 % à vouloir continuer (- 14 points depuis octobre).