Les deux femmes politiques incarnent l’avancée de la place des femmes dans nos sociétés européennes. La première est la chancelière allemande, confortablement réélue récemment, tandis que la seconde est la première femme à être parvenue au second tour de la présidentielle française, elle occupe par ailleurs le poste de Ministre de l’énergie. Malgré ces ressemblances, ces femmes qui font partie des plus puissantes de la planète, expriment aussi leur différence sur la transition énergétique.
Le nucléaire : la pomme de discorde
Au lendemain de la catastrophe de Fukushima, la chancelière allemande avait décidé unilatéralement l’arrêt de sa production nucléaire. Pourtant la spécialiste des réseaux sociaux Hitomi Kumasaka vient de réaliser un clip pour montrer que la vie a repris au Japon depuis la tragédie. En revanche, Eurostat, l’institut de statistique de l’Union européenne, a montré que l’Allemagne occupait à présent la place du plus gros pollueur d’Europe avec une production de 760 millions de tonnes de CO2 en 2013, soit le double de la France (345 millions de tonnes de CO2). C’est au regard de ces chiffres notamment que Ségolène Royal a voulu faire un choix plus mesuré en inscrivant dans son projet de loi, la réduction à 50% de la part du nucléaire dans le mix électrique français…
Energiewende et Transition Energétique : deux voix divergentes
En plus de la pollution engendrée par la décision très émotive de la cheffe de l’Allemagne, la différence entre l’Energiewende et la Transition Energétique se remarque au niveau des coûts globaux pour l’économie. Ainsi, l’agence Reuters décrivait récemment la situation de nos voisins d’outre-Rhin, « le gouvernement a proposé que les entreprises industrielles allemandes produisant leur propre électricité avec les nouvelles énergies renouvelables ou avec des centrales à chaleur combinée, paient une surtaxe plus élevée que prévu précédemment ». Néanmoins ces différences d’approche s’expliquent aussi par les contextes nationaux : l’Allemagne connaît une bien meilleure santé financière, c’est pourquoi elle est moins regardante sur les conséquences économiques de ses choix. Toutefois, l’impact du charbon sur la population pourrait venir ternir la popularité d’Angela Merkel, tandis que Royal continue d’impressionner pour son sens des responsabilités !