Le nombre de cas déclarés de bébés maltraités, et notamment violemment secoués, a nettement augmenté lors des mois de confinements.
Longtemps niés ou minimisés, les effets sanitaires délétères du confinement se révèlent progressivement au grand jour.
Nous savions que les confinements successifs avaient lourdement impacté la santé psychologique des français, et en particulier des plus jeunes. Et depuis quelques semaines, grâce au très sérieux journal britannique « The Telegraph », on sait même que les mesures d’exceptions mises en place pour contrer la propagation du virus auraient provoqués plus de décès que le virus lui-même outre-Manche.
Nous savons désormais que le confinement généralisé et l’entretien d’un climat anxiogène a aussi augmenté le nombre d’actes violents sur les enfants. Selon une étude menée par les équipes de recherche de l’hôpital Necker-Enfants malades de l’AP-HP, et de l’université Paris Cité, associées à une équipe de l’Inserm publiée, les cas de maltraitance et de négligence sur les enfants se sont multipliés pendant la pandémie en région parisienne.
Ces chercheurs ont analysé l’évolution de l’incidence et de la gravité du syndrome du bébé secoué (SBS) chez les nourrissons de la région Ile-de-France, au cours des deux premières années de la pandémie de Covid-19 (la période 2020-2021) par rapport à la période prépandémique (la période 2017-2019).
Le SBS est la forme la plus grave de maltraitance et de négligence envers les enfants et la cause la plus fréquente de décès traumatique chez les nourrissons dans les pays à hauts revenus. Pour tous ces bébés, les signes de gravité des violences infligées étaient très fréquents : 87 % avaient une rupture des veines ponts (qui relient le cerveau à la paroi interne du crâne), 75 % des hémorragies rétiniennes, 32 % des fractures, 26 % un état de mal épileptique, et 13 % sont morts.
Or, par rapport à la période prépandémique (2017-2019), l’incidence de SBS est restée stable en 2020, puis a doublé en 2021, révèle l’étude.
Détail intéressant : pour les équipes de recherche, le fait que cette augmentation massive de SBS ne se soit pas produite pendant la première année de la pandémie où les mesures de confinement et d’atténuation étaient maximales, mais pendant la deuxième année, pourrait s’expliquer par une accumulation de la détresse psychosociale.