Tout droit venu du Royaume-Uni, le Dry January est une cure détox qui consiste à bannir toute consommation d’alcool pendant le mois de janvier. Après les excès des fêtes, nombreux sont ceux qui ont envie de « se mettre au vert » pour mettre leurs corps au régime sec et repartir du bon pied. Info ou intox, faut-il réellement céder à la mode du Dry January ? Métropolitaine a enquêté pour vous.
Première édition lancée en 2013
Le défi du Dry January est lancé pour la première fois en 2013 par une association britannique « alcohol change UK » qui vise à lutter contre l’alcoolisme et ses méfaits. Cette année-là, on recensait environ 4 000 participants. Depuis, cette campagne connaît un succès inespéré et en 2018, ce sont plus de 4 millions de Britanniques qui auraient suivi le mouvement.
Un succès mitigé en France
En France, cette initiative ne connaît pas forcément le même succès. En effet, début décembre, une tribune publiée dans Le Figaro rappelait qu’il fallait « arrêter de culpabiliser les amateurs de vin ». Signée par des personnalités publiques telles que Cyril Lignac, Guy Savoy ou encore Pierre Arditi, elle soulignait la place que représente le vin dans l’histoire et l’identité française, à mille lieux des rapports compliqués – entre excès et puritanisme – que les sociétés anglosaxonnes entretiennent parfois avec l’alcool. Philippe Claudel, auteur de la tribune déclarait alors : « Cette initiative me consterne. Et je ne sais si la placer de plus en janvier, mois de Saint-Vincent, patron des vignerons, relève de la simple bêtise ou de la provocation ».
Des bienfaits indiscutables sur la santé (et pas que)
Faut-il suivre ou non ce mois sans alcool ? That is the question. Du point de vue de la santé, il semblerait que les effets soient plutôt positifs. Une étude menée par le Docteur Richard de Visser de l’université de Sussex a montré les nombreux bénéfices que le Dry January pouvait avoir sur la santé. Citons par exemple une amélioration de la qualité du sommeil, un gain d’énergie, une perte de poids, une amélioration de l’hydratation de la peau ou encore une meilleure concentration. Ces effets sont en partie liés à la baisse de l’apport calorique pendant ce mois-ci. N’oublions pas que les boissons alcoolisées sont particulièrement caloriques, ce qui explique les effets négatifs de l’alcool sur l’organisme. Une pinte de bière représente en moyenne 180-200 kcal par exemple.
Arrêter de boire de l’alcool pendant un mois aurait également d’autres effets que ceux liés à la santé ! Cela représenterait une source d’économie d’argent, ainsi qu’une diminution de la consommation d’alcool en fréquence comme en quantité sur le long terme. Cela permet à de nombreuses personnes de se rendre compte qu’elles peuvent s’amuser dans une soirée ou à un dîner sans forcément enchaîner les verres.
Tout ou rien ?
C’est aussi là que le bât blesse. « Enchaîner les verres ». Le Dry January relève de la culture du « tout ou rien ». N’est-ce pas tentant de se dire en décembre ou en février « je peux tout me permettre, je ferai abstinence le mois prochain » ? Les excès sont alors plus importants et les dégâts plus grands. De nombreux détracteurs du Dry January prônent une consommation d’alcool modérée, selon l’envie, mais possible tout au long de l’année. Un verre de vin de temps en temps ne peut pas faire de mal tant qu’on n’en abuse pas. C’est ce que précise Jean-Michel Delile, président de la Fédération Addiction, interrogé pour Franceinfo : « ce concept semble plus difficilement applicable en France qu’au Royaume-Uni. Principale cause ? Nous consommons l’alcool différemment des Anglais. Plus occasionnelle outre-Manche, elle est aussi plus importante, à l’image du Binge Drinking (alcoolisation démesurée en un court laps de temps). En France, nous consommons de l’alcool de manière plus régulière, mais plus modérément ».
Vous l’aurez compris, tout dépend de votre consommation personnelle et de votre rapport aux boissons alcoolisées. Si un mois sans alcool ne peut avoir que des bienfaits sur votre santé, il ne s’agit pas pour autant de se rattraper au mois de février… À votre âme et conscience !