Aux Etats Unis, une nouvelle étude de l’Université de Bath révèle que les mères portent en grande partie la charge mentale dans un couple. Elles assument sept tâches ménagères sur dix, soit près de deux fois plus que les pères de famille. Cette situation peut affecter leur santé et impacter leur carrière professionnelle.
Depuis presque toujours, nous savons que la femme travaille davantage à la maison que l’homme, en raison des principes de la société patriarcale qui assigne les rôles à chacun des partenaires d’un couple. L’homme est censé sortir et ramener de quoi manger, tandis que la femme doit s’occuper du ménage. Mais, dans la société moderne, les mentalités évoluent et les taches sont désormais partagées. Cependant à quel point ?
Les mères assument sept tâches sur dix
C’est ce qu’a cherché à savoir une nouvelle étude menée aux États-Unis par l’Université de Bath et de l’Université de Melbourne. Selon cette enquête, les mères supportent 71 % de la charge mentale du ménage. Egalement appelée « travail cognitif ménager », la charge mentale désigne le travail de réflexion nécessaire au bon fonctionnement de la vie familiale. Elle comprend la planification, la programmation et l’organisation des tâches.
La charge mentale évaluée chez 3 000 parents américains
Publiée dans le Journal of Marriage & Family, cette nouvelle étude repose sur l’analyse des données de 3 000 parents américains. Elle a consisté à examiner la part de charge mentale relative aux tâches courantes que chaque partenaire gère généralement dans le foyer. Il en ressort que les mères effectuent 7 tâches ménagères sur 10, contre un peu plus de 4 pour les pères. Aussi, les femmes au foyer assument 79 % des tâches quotidiennes, comme le ménage et la garde des enfants. Soit plus de deux fois que les pères de famille (37 %).
Une duplication des efforts chez les femmes
Ces derniers, souligne le rapport, se concentrent davantage sur des tâches épisodiques, comme les réparations et autres bricolages, ainsi que les finances (65 %). Dans la société patriarcale, ces missions sont censées revenir aux hommes car plus physiques ou « robustes ». Pourtant, les mères en assument aussi une part importante (53 %). Ce qui entraîne une duplication des efforts chez elles, regrettent les chercheurs à l’origine de l’étude.
Les pères et mères célibataires supportent une plus grande charge mentale que ceux et celles en couple
Par ailleurs, les auteurs notent que les pères ont tendance à surestimer leur contribution dans le foyer. Aussi, sont-ils plus susceptibles de considérer que le travail mental domestique est partagé de manière équitable. Un avis que les mères ne partagent pas. Enfin, l’enquête établit une différence entre parent solo et en couple. Les pères et mères célibataires (LGBTQ+ ou non) supporteraient une plus grande charge mentale que ceux et celles en couple. Ce qui n’est pas surprenant puisque dans le dernier cas, les taches sont partagées.
Instaurer un congé parental bien rémunéré et non sexiste
Ana Catalano Weeks, coauteure de l’étude, espère que ces « recherches susciteront des discussions sur un partage plus équitable de la charge mentale, ce qui profitera à tout le monde ». Elle invite les couples à planifier en amont les charges, à les organiser, programmer, puis les réaliser ensemble. Avec ses collègues, la chercheuse rappelle que la répartition équitable des tâches ménagères et de la charge mentale est une question de santé des individus et du couple, et qu’elle pourrait impacter la productivité et la carrière des femmes. Pour finir, elle appelle à la mise en place d’un congé parental bien rémunéré et non sexiste.