Vous êtes-vous déjà demandé à quoi pourrait ressembler la médecine du futur ? Vous seriez-vous imaginé que votre Smartphone pourrait devenir le bras droit de votre médecin ?
13 millions de Français sont addicts au tabac, 5 millions à l’alcool, 700 000 au cannabis.
120 000 décès surviendraient chaque année en France, à cause de ces addictions. Notre pays est l’un des plus touchés par ces dépendances. Face au tabac, à l’alcool, aux drogues en général (cannabis et drogues dures, mais aussi jeux vidéos, pornographie ou réseaux sociaux) seulement 20% des souffrants seraient pris en charge par le système médical.
Pourtant, chaque année, 20 milliards d’euros sont débloqués par le Ministère de la Santé pour prévenir et guérir ces comportements complexes (et à risque).
Le 14 mai, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues (MILDECA) a remis son rapport : « Addictions : la révolution de l‘e-Santé ». Il s’agit d’une solution numérique, qui vise à accompagner le patient dans son combat de lutte contre ses addictions pathologiques.
Docteur Smartphone
Alors que le système médical français est malmené, la fonction de l’e-Santé serait d’aider les personnes atteintes de ces addictions pathologiques, non pas en remplacement mais en complément d’une médecine traditionnelle.
« 80% des gens qui souffrent d’addictions ne trouvent pas de traitement quand ils en ont besoin, car les structures hospitalières sont insuffisantes, les médecins généralistes mal à l’aise avec ce type de patients, et parce que pour les malades, il est difficile de parler », déclare le professeur Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions.
Concrètement, les patients pourront jauger leur niveau de dépendance par les biais de différentes plateformes communautaires, de sites ou d’applications. Sans rencontrer physiquement le moindre professionnel de santé, ils pourront être suivis par des spécialistes ou plus simplement obtenir du soutien sur les forums.
Parce que parler de ces addictions, tabou ultime quand on en souffre, est difficile, l’e-Santé « permet de faciliter le contact avec quelqu’un qui vous aide à y voir clair », poursuit Michel Reynaud.
Mais il ne s’agit pas de « remplacer le médecin par des robots », confie t-il.
Des outils qui ne cessent d’évoluer
En 2017, le smartphone avait déjà séduit plus de 73% des Français. Et 90% ne s’éloignent jamais à plus d’1m50 de leur précieux téléphone.
Aux États-Unis, certaines applications numériques, qui ont déjà fait leurs preuves et sont reconnues comme « thérapies numériques », sont remboursées aux patients-utilisateurs. « Ces applications fonctionnent très bien. Elles diminuent de 50% le taux de rechute et augmentent de 50% le taux de suivi dans les premiers mois », explique Michel Reynaud.
Un dossier médical pas si secret…
Selon le professeur Reynaud, il faudra toutefois faire attention aux données personnelles de l’usager. Sur les 36 applications de ce type les plus utilisées aux États-Unis, 29 transmettaient les données personnelles des usagers à Google et Facebook, sans les en informer.