Douleur : le chien, le meilleur placebo pour le souffrant ?

Selon une étude menée par des scientifiques allemands, le chien à nos côtés pendant un moment de souffrance apaiserait davantage notre douleur qu’un proche. Cette situation serait due au fait que la présence de notre compagnon à fourrure n’implique pas de satisfaire une prétention et une attente sociale. 

Quand nous nous remettons d’une intervention douloureuse, nous avons généralement besoin d’un soutien social de la famille et des amis. Bien qu’associé à des effets bénéfiques sur la santé, leur présence n’aide pas toujours à faire face à cette douleur. On pense que cela est dû au fait que les humains nourrissent des attentes.

On savait déjà que le chien réduit le stress chez les humains

De ce fait, la personne qui souffre peut avoir l’impression d’être jugée par son entourage parce qu’elle agirait de manière inappropriée. Le chien étant le meilleur compagnon de l’homme, des chercheurs allemands ont mené une étude pour vérifier s’il est une source de soutien plus bénéfique dans une situation douloureuse que les humains.

Des recherches scientifiques ont déjà démontré le rôle de l’ocytocine, souvent surnommée « l’hormone de l’amour », dans le renforcement des relations entre humains et chiens. Ce neuropeptide contribuerait à la réduction des niveaux de stress et à l’amélioration du bien-être émotionnel. De telles découvertes suggèrent que les chiens peuvent participer au bien-être de leurs propriétaires par des moyens à la fois psychologiques et physiologiques.

Deux nouvelles études confirment son effet apaisant sur la douleur

Conduits par le Dr Heidi Mauersberger du département de psychologie de l’université Humboldt, les chercheurs allemands ont cette fois cherché à mettre en lumière le pouvoir apaisant des chiens dans un moment de douleur à travers deux études menées de concert. La première expérience concernait 74 femmes, qui devaient effectuer une tâche de pression à froid seule, en présence de leur propre chien et d’un ami.

Utilisée en laboratoire pour induire la douleur dans de nombreuses expériences, la tâche de pression à froid consiste à immerger la main dans de l’eau glacée aussi longtemps que possible avant que cela ne devienne insupportable. Dans la deuxième expérience, 50 autres femmes ont accompli cette action seule, en présence d’un chien inconnu ou d’un étranger. Et elles étaient autorisées à caresser le chien, contrairement aux participantes du premier groupe.

Le chien ne juge pas et n’a pas d’attente comme les êtres humains

Dans les deux études, les femmes ont signalé moins de douleur. Elles ont aussi montré moins de comportement douloureux (grimaces, plaintes, etc.) aux côtés de chiens par rapport à des proches. Selon les chercheurs, ces résultats s’expliquent par le fait que l’animal ne juge pas et n’a pas d’attente comme les êtres humains. Mais, la présence de leur propre animal de compagnie a entraîné une plus forte tolérance à la douleur, comparée à celle d’un chien inconnu.

Une étude concentrée sur la perception de la douleur, et non la douleur elle-même

Les chiens sont donc plus efficaces pour servir de tampon à la douleur. D’après le Dr Heidi Mauersberger, ils « peuvent aider les individus à faire face à des situations douloureuses, surtout si la personne souffrante se montre généralement affectueuse envers les chiens ». Cependant, le chercheur relève que les deux études se sont concentrées sur la perception de la douleur telle que perçue par les participants, et non sur le phénomène physique de la douleur elle-même. Ce qui n’enlève rien à la capacité de nos toutous à nous faire du bien.

Des chiens thérapeutiques dans les hôpitaux et les résidences séniors ?

Si les scientifiques allemands ne déconseillent pas aux gens de prendre d’analgésiques, ils suggèrent qu’on peut utiliser nos compagnons canins pour améliorer la qualité de vie des patients souffrant de douleur en réduisant l’invalidité et la dépression qui y sont associées. Ils pensent notamment qu’on peut former des chiens thérapeutiques à employer dans les hôpitaux et les résidences séniors. Ils feraient beaucoup de biens. Mais pour que cela fonctionne, il faudra que les potentiels bénéficiaires apprécient la compagnie des chiens…

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