Face au propret, à l’aseptisé et à l’hygiène poussée à son paroxysme, certaines femmes militent pour un retour à la pilosité intime et naturelle. Qu’en dites-vous ?
Si le poil est un gage de beauté chez les femmes camerounaises et était jusqu’au 19e siècle le symbole de la sensualité féminine dans nos sociétés occidentales, la tendance s’est totalement inversée, au grand dam des défenseurs du poil.
On essaie de s’en convaincre : la glabreté brouillerait les pistes quant à l’âge réel de la femme et lui assurerait une meilleure hygiène. Pourtant, les gynécologues sont catégoriques: les poils pubiens forment une barrière naturelle contre les microbes et peuvent ainsi prémunir les femmes de bien des infections comme les mycoses vaginales.
Conscients de son utilité et afin de protester contre cet énième canon de beauté, certains journalistes et écrivains ont fait virevolter leur plume pour manifester leur agacement. Parmi eux, Stéphane Rose, à l’origine de la Défense du poil contre la dictature de l’épilation intime : « On nous conditionne, en nous rabâchant que les poils féminins ne sont pas érotiques ! Mais une chatte naturelle agrandit le terrain de jeu érotique. C’est agréable quand le poil caresse le visage, quand il est imprégné des odeurs érotiques. Le cunnilingus est aussi sympa avec des poils.»
Emer O’Toole n’est pas en reste, auteure du manifeste Ladies, why you should stop shaving, cette journaliste britannique nous fait part de son expérience, à savoir ne pas s’être épilée pendant dix-huit mois : « Le garçon avec qui je sortais au début de l’expérience avait quelques appréhensions. On a rompu, mais cela n’avait rien à voir avec cette histoire de poils. J’ai eu plein de petits copains. Aucun n’y prêtait attention, certains aimaient ça.»
N’ayez crainte : halte à l’asservissement! Halte à l’aliénation! Laissez repousser vos poils.