Dyali ou le nom de cette pièce de théâtre qui se veut sans chichis ni tabous : les femmes témoignent et parlent sans ambages de leur sexualité et de leur partie intime.
Si la première représentation de la pièce, en juin dernier, avait été vivement critiquée par certains journaux conservateurs tels que Attajdid qui condamnait la « provocation et la permissivité afin de porter atteinte aux mouvements islamistes.», Dyali –dont les dernières représentations ont été données les 27 et 28 novembre- n’en demeure pas moins une pièce audacieuse et fraîche.
Sur scène, trois comédiennes qui parlent sans détours de leur vagin et de la manière dont il est perçu dans la société marocaine : « Mon vagin, je l’emmène partout avec moi: dans ma chambre, au hammam, au marché, partout partout, et même à la mosquée », « Je serre mes jambes, je les serre parce que personne ne doit le voir. Personne ne doit se dire qu’il est niché là, entre mes jambes. » « A les écouter, on a l’impression que notre vagin est notre malheur. Qu’il faut l’enfermer. Je dois l’enfermer et ne l’ouvrir que le jour du mariage. »
Des paroles issues de 150 témoignages de femmes d’horizons divers sur lesquels s’est appuyée Naïma Zitan pour monter sa pièce. Le but étant de mieux saisir leur perception de la virginité, la manière dont elles vivaient leur sexualité et quels petits noms avaient été donnés au vagin.
« La petite rose » ou « tatoun » sont quelques-uns de ces noms pour désigner l’antre le plus secret de la femme. Une belle initiative pour délier les langues et mettre au jour certaines vérités.