Il va bientôt avoir 90 ans, mais continue de bousculer le calendrier des défilés en proposant des collections auxquelles il travaille avec la même passion qu’à ses débuts.
Il est le dernier représentant de la génération des couturiers d’après guerre, connu pour avoir travaillé avec Christian Dior et pour avoir fondé sa propre maison dans les années 1950. Aujour’hui, il continue de donner vie au podium, au gré des collections qu’il présente avec le même amour du contemporain. Le dernier date de 2011 et faisait la part belle tant aux modèles pour femme que pour homme.
Pour lui, continuer d’être actif c’est la possibilité de continuer à animer la création contemporaine: « C’est l’opportunité de présenter mon style, ma personnalité, ce qui a fait mon nom. Je le fais avec grand plaisir ».
Il se rappelle que lors de son premier défilé masculin, à une époque où il n’y avait pas de mannequins homme, il avait développer des trésors d’ingéniosité. « J’ai téléphoné aux recteurs d’université pour leur demander de m’envoyer des étudiants. Le défilé à l’hôtel Crillon, place de la Concorde, a été un triomphe », se souvient-il.
Toujours poussé par son désir de renouveau, il s’implante sur le marché asiatique et initie également le « business model » de la licence, devenu monnaie courante de nos jours dans l’univers de la mode. s’est depuis imposé dans l’univers de la mode. Il s’agit d’un contrat confiant la fabrication de produits à une entreprise en échange de royalties, pour l’utilisation du nom. Les premiers produits concernés furent des cravates, puis cela s’est étendu à tout un tas de produits.
La mode n’est pas son unique sujet de prédilection. Curieux de tout, Pierre Cardin travaille en ce moment à un projet, « Palais Lumière », en collaboration avec son neveu architecte Rodriogo Basilicati. Il s’agit d’une tour de 240 mètres de haut.
L’entrepreneur reconnait que son âge le limite dans ses entreprises: »C’est mon dernier grand projet, pour le moment. Parce que j’ai quand même un âge assez avancé » doit-il admettre du haut de ses 800 licences dans une centaine de pays et bientôt de ses 90 ans. Il préfère d’ailleurs taire le sujet de l’âge
« Ah non, n’en parlons pas ! C’est déjà assez de les avoir, qu’on me le rappelle tout le temps. Les anniversaires, c’est bien pour les jeunes, ça leur fait des cadeaux. Moi je n’en ai pas besoin. On me fait un cadeau en ayant un an de plus, c’est suffisant ».