Si ces prédécesseurs ont permis aux femmes d’accéder à des fonctions autre que religieuse servante, le pape François est le souverain pontife qui leur a donné des fonctions plus importantes au sein de la Curie romaine. Il a notamment nommé la sœur Raffaella Petrini au poste de directrice du Gouvernorat et de la Commission pontificale. Mais les religieux et laïcs progressistes jugent ses gestes trop timides, alors que l’Église catholique reste très conservatrice.
Soignée pour une pneumonie bilatérale depuis mars, le pape François est décédé le lundi 21 avril d’un AVC après avoir fait une brève apparition lors de la fête de Pâques. Le souverain pontife argentin a été inhumé le samedi 26 avril dans la basilique Sainte Marie Majeure à Rome, après une messe d’adieu place Saint-Pierre, en présence de plusieurs cardinaux et dirigeants et près de 25 000 fidèles.
Iorge Mario Bergoglio, un homme très engagé
Cet enterrement clos le règne de 12 ans d’un pape moderne, qui a laissé un immense héritage marqué notamment par des engagements sociétaux et environnementaux. Iorge Mario Bergoglio a défendu la planète, les pauvres, les migrants et les discriminés. Mais il a aussi et surtout œuvré pour donner aux femmes plus de places, et surtout des postes clés, au sein de la Curie romaine. Si ses prédécesseurs, comme Paul VI, Jean Paul II et Benoît XVI, ont permis aux femmes d’accéder à des fonctions autres que décoratrice florale ou religieuse servante, il est le premier à leur donner des responsabilités plus importantes.
Le pape François donne le ton dès son élection en 2013
Plus que les autres, c’est le pape François qui a réellement enclenché la féminisation des fonctions clés du Vatican. Mais il y est allé progressivement, sans doute pour ne pas chambouler une Église catholique très conservatrice. Dès son élection en 2013, le souverain pontife a annoncé le ton en affirmant qu’il fallait faire plus de place au Vatican car, dit-il, avec elles tout marche bien et évolue plus rapidement. Cependant, il va attendre 2016 pour nommer une femme directrice des prestigieux musées du Vatican, et une autre à la tête de la commission théologique internationale. Une première pour les deux postes. Le pape va d’ailleurs s’assurer de la parité au sein de ces structures.
Le pape François a progressivement préparé lés esprits au changement
Ces nominations visaient à préparer les esprits pour de plus grandes : les fonctions au sein des dicastères, c’est-à-dire des ministères du Vatican. Ainsi, en 2020, Francesca di Giovanni, une laïque qui plus est, est devenue numéro 3 de la Secrétairerie d’État, le dicastère le plus important, une sorte de ministère de l’Intérieur. En 2021, la religieuse franciscaine, la sœur Raffaella Petrini prend la tête du Gouvernorat et de la Commission pontificale, qui peut-être assimilé au ministère de la Défense.
Des femmes à la direction des dicastères
Toujours en 2021, François nomme la religieuse Alessandra Smerilli numéro 2 du Développement humain intégral, un autre important dicastère. Mais ces femmes ne jouent que les seconds et troisièmes rôles au sein du gouvernement du Vatican. Le pape argentin va donc monter d’un cran. En janvier 2025, il désigne la religieuse italienne Simona Brambilla chef du dicastère de Vie consacrée et des sociétés de vie apostolique. Puis en février, peu avant sa maladie, il nomme Raffaella Petrini gouverneure du Vatican et présidente de la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican. Cet organe composé de cardinaux exerce un pouvoir législatif.
Le pape François a ouvert la voie
Tous ces postes centraux étaient jusqu’à présent occupés par des hommes. Le pape François a donc impulsé une véritable révolution au sein de l’Église catholique. Malgré cela, certains religieux et laïcs estiment qu’il n’a opéré que de timides avancées. Selon eux, les hommes continuent d’assurer les fonctions essentielles de la Curie romaine. Toutefois, un tiens ne vaut-il pas mieux que deux tu l’auras ? Il faut reconnaître à Jorge Mario Bergoglio d’avoir multiplié es nominations de femmes dans une institution qui n’en veut pas du tout, sauf pour les tâches d’entretien, de décoration et de secrétariat. Il a adopté la bonne méthode, en y allant molo molo, comme ce fut le cas pour le pouvoir politique dans l’histoire. Mais pourra-t-on un jour voir une femme cardinale ou à la tête du Vatican ?
L’élection du nouveau pape attendu à partir du 7 mai
Avouons-le, parvenir à ces « extrêmes « sera difficile tant les dogmes ont la peau dure au Vatican. Et l’avenir n’est pas certain. Alors que François était un évêque modéré, sa succession se jouera entre les progressistes et les traditionalistes. Ces derniers en veulent au prélat argentin d’avoir ouvert au vent l’Église catholique. Ils souhaitent reprendre la main en nommant l’un des leurs, notamment l’Américain Joseph Tobin et le Guinéen Robert Sarah, des conservateurs purs et durs opposés à l’ordination des femmes et à la bénédiction des couples homosexuels. Le conclave pour l’élection du prochain pape se tiendra le 7 mai prochain. Il doit réunir 134 cardinaux, dont aucune femme évidemment …