« Les enfants sont rois », une série policière réalisée par Sébastien Marnier, est disponible sur Disney+ depuis le mercredi 23 octobre. Librement adapté du roman éponyme de Delphine de Vigan, ce thriller sociétal interroge notre rapport aux réseaux sociaux et au culte de soi. Il montre en creux les dérives de l’exposition accrue et forcée des enfants comme influenceurs mineurs.
« Les enfants sont rois », une série policière réalisée par Sébastien Marnier et produit par Fanny Riedberger, a débarqué sur Disney+ le mercredi 23 octobre. Ce thriller sociétal nous plonge dans le monde des influenceurs mineurs et de leurs parents dépassés. Il est librement inspiré du roman éponyme de Delphine de Vigan.
« Les enfants sont rois » relate l’histoire de la jeune influenceuse Kimmy Diore
Dans son livre publié en 2021 (aux éditions Gallimard), la romancière raconte l’histoire de la disparition d’une enfant de 6 ans, star de YouTube, exploitée par sa mère qui a improvisé chez elle un studio télé. L’enfant possède une chaîne YouTube, Happy Récré, qui compte 5 millions d’abonnés. Dans la série en six épisodes, c’est la même trame. Il s’agit de l’histoire de Kimmy Diore (Vittoria Andreoli), une fillette de six ans enlevée et exploitée pour sa chaîne YouTube par sa mère Mélanie, interprétée par Doria Tillier.
Kimmy est exploitée par sa mère, qui la prive d’amis afin qu’elle se concentre à 100% sur son travail de youtubeuse star. Elle enchaîne, avec un sourire forcée, et jusqu’à épuisement, des challenges de toute sorte et d’autres activités spécifiques aux réseaux sociaux. Ses vidéos sont sponsorisées par des marques et soigneusement scénarisées par sa génitrice.
Géraldine Nakache dans le rôle de l’enquêtrice
La fillette de six ans est aussi adulée par ses fans qu’enviée par ses concurrents, qui lui disputent ce marché très lucratif des vidéos sponsorisées. Puis un jour, on la voit monter de plein gré dans une mystérieuse voiture du parking de sa résidence et disparaître. N’ayant plus de ses nouvelles, ses proches et sa communauté s’inquiètent fiévreusement. Chacun se lance à sa recherche, mais tout le monde est considéré comme un suspect par Géraldine Nakache qui joue Sara Roussel, la policière en charge de l’enquête sur sa disparition.
« Les enfants sont rois » tend un miroir universel aux téléspectateurs
Ce flic solitaire et traumatisée par le suicide de sa propre mère noie son mal-être dans son travail d’investigatrice. Pour retrouver la jeune influenceuse, elle doit s’initier aux arcanes des réseaux sociaux dont elle est totalement étrangère. C’est là que la série trouve toutes sa quintessence.
Dans « Les enfants sont rois », les scénaristes Judith Havas et Victor Rodenbach ont mis un point d’honneur a développer l’intrigue pour en faire un polar palpitant, traitant également des questions de société autour de la surexposition des enfants. Pour eux, la série est comme « un miroir universel (qu’on tend) aux téléspectateurs » afin de sensibiliser le public à ce phénomène grandissant.
« Les enfants sont rois » questionne sur nos rapports aux réseaux sociaux
« Les enfants sont rois » met aussi en lumière l’empire commercial autour des enfants. Cet empire est alimenté par les grandes marques et les parents, surtout les mères, qui transposent sur leurs progénitures leur propre désir de reconnaissance. Et peu importe, s’il faut sacrifier leurs enfants sur l’autel de la célébrité. Au-delà de l’exploitation et des violences psychologiques subies par les mineurs, la série s’intéresse globalement aux maux de notre société, des fausses apparences et de nos rapports avec les réseaux sociaux.