Les groupes TF1 et M6 ne devaient ne faire qu’un : finalement, l’Autorité de la concurrence a émis un avis négatif.
Les groupes TF1 et M6 ont annoncé, vendredi 16 septembre, l’abandon de leur projet de fusion. Ils expliquent dans un communiqué que la fusion qu’ils appelaient de leurs vœux ne présente « plus aucune logique industrielle » compte tenu des concessions qui leur étaient réclamées par l’Autorité de la concurrence, notamment la cession de la chaîne TF1 ou M6.
« Bouygues, RTL Group, TF1 et le groupe M6 mettent aujourd’hui un terme au projet de fusion des groupes TF1 et M6, annoncé le 17 mai 2021 », expliquent les quatre entités dans le communiqué. Puisque « seuls des remèdes structurels concernant a minima la cession de la chaîne TF1 ou de la chaîne M6 seraient de nature à permettre l’autorisation de l’opération », les parties ont conclu « que le projet ne présentait plus aucune logique industrielle ».
L’union entre la première et la troisième chaînes du paysage audiovisuel français aurait pu faire émerger un mastodonte, dépassant France Télévisions avec plus de 30 % de part d’audience et représentant les trois quarts du marché publicitaire de la télévision.
« Les parties déplorent que l’Autorité de la concurrence n’ait pas pris en compte l’ampleur et la vitesse des mutations du secteur de l’audiovisuel français », font encore savoir les deux groupes dans le communiqué, ajoutant : « Elles restent convaincues que la fusion des groupes TF1 et M6 aurait été une réponse appropriée aux défis découlant de la concurrence accélérée avec les plates-formes internationales. »
Depuis son annonce, en mai 2021, le projet divisait les acteurs économiques. Certains, telle l’Union des marques, association qui représente les annonceurs, s’inquiétaient de l’influence qu’aurait eue un tel mastodonte, le rapprochement entre TF1 et M6 risquant, selon eux, de limiter la concurrence sur le marché de la publicité.
D’autres au contraire soutenaient l’union face à la concurrence américaine et notamment les acteurs du streaming (Netflix, Disney +, Amazon ou même YouTube et TikTok). Le succès de Netlix, qui prévoit, comme son homologue Disney +, de lancer dès cette année une offre moins chère financée par la publicité, servait notamment de justification à l’opération.