Pour réduire la dépendance des fumeurs, Washington envisage d’obliger les fabricants de cigarettes à proposer des produits avec des taux de nicotine plus léger.
Le puissant lobby de l’industrie du tabac a un nouveau cheval de bataille : l’administration de Joe Biden a annoncé, dans le cadre d’un plan de lutte contre le cancer, vouloir réduire considérablement le taux de nicotine des cigarettes vendues aux Etats-Unis.
« La nicotine est hautement addictive », a déclaré, dans un communiqué, Robert Califf, le chef de l’Agence américaine des médicaments (FDA), qui régule le marché du tabac et qui doit présenter ses propositions de règles.
« La dépendance à la nicotine dans les produits brûlés est le principal moteur de l’utilisation soutenue de ces produits », précise le communiqué, qui ajoute que « rendre les cigarettes et autres produits de tabac brûlé peu ou pas addictifs aiderait à sauver des vies ».
L’initiative fait partie d’un vaste programme de santé visant à réduire le nombre de décès du cancer, que M. Biden a promis de réduire de 50 % sur une période de vingt-cinq ans. Le cancer est la deuxième cause de décès aux Etats-Unis après les maladies cardio-vasculaires. Le tabac est, pour sa part, la principale cause de mortalité évitable dans le pays, avec 480 000 décès liés au tabac enregistrés chaque année.
Le processus devrait prendre des années et pourrait être retardé par des litiges ou encore renversé par une prochaine administration favorable au lobby du tabac.
Le gouvernement de Donald Trump avait auparavant interdit la plupart des arômes de cigarettes électroniques, tout en exemptant le menthol. Et à la fin de 2019, le Congrès avait adopté une loi relevant de 18 à 21 ans l’âge minimal pour acheter tabac et cigarettes électroniques dans l’ensemble du pays.