La spécialiste du demi-fond et quintuple championne de France Ophélie Claude-Boxberger avait été contrôlée positive à l’EPO en septembre 2019. Elle a été suspendue quatre ans, sur décision du Conseil d’État, soit deux ans de plus que ce qu’avait décidé la commission des sanctions de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), pour avoir été contrôlée positive à l’EPO le 18 septembre 2019.
Le Conseil d’Etat a suspendu l’athlète Ophélie Claude-Boxberger pour quatre ans,
Cette spécialiste des épreuves de demi-fond avait dès le départ clamé son innocence. Le 29 novembre 2019, à l’issue de sa garde à vue face aux gendarmes de l’Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique), son ex-beau-père et ex-entraîneur Alain Flaccus confessait l’avoir dopée à son insu durant un massage.
L’AFLD avait réclamé huit ans de suspension et avait fait appel devant le Conseil d’Etat de la décision de la commission des sanctions, instance indépendante, de prononcer une sanction de deux ans à l’encontre de la spécialiste du demi-fond. La sanction de quatre ans avait été requise par le rapporteur public. Celui-ci avait estimé à l’audience que les « circonstances particulières » soulevées par la défense de l’athlète ne permettaient pas de réduire la suspension. En revanche, il n’a pas retenu le délit supposé de falsification.
En effet, en plus de la prise d’EPO, l’AFLD demandait que l’athlète soit sanctionnée également pour avoir falsifié des éléments du contrôle antidopage, notamment en influençant le témoignage de son ex-entraîneur. L’AFLD estimait que ce témoin avait été manipulé par l’athlète, et avait également menti sur sa géolocalisation les jours précédant son contrôle.
Alain Flaccus, qui avait soutenu cette thèse d’un dopage non sollicité, avait déclaré, le 26 juin 2020 à l’Agence France-Presse, qu’il n’avait jamais commis un tel geste.
L’AFLD s’est dite mardi, dans un communiqué, « satisfaite » que le Conseil d’Etat applique la sanction de quatre ans « au titre de la présence d’EPO ».
S’agissant de la falsification, la décision est « éclairante » pour l’AFLD. Elle « confirme que le fait d’inciter un témoin à mentir sur l’origine d’une substance interdite est susceptible de caractériser une infraction de falsification, de même que, selon les circonstances, le fait de manquer à ses obligations de localisation ». Mais, en l’espèce le Conseil d’Etat a estimé que « le niveau de preuves n’était pas suffisant ». La commission des sanctions de l’AFLD ne l’avait pas suivie sur cette voie de la falsification.
L’AFLD, désormais pourvue de pouvoirs d’enquête, estime que ceux-ci lui permettront à l’avenir de « mieux établir les falsifications rencontrées dans les procédures antidopage ».