Les températures négatives des dernières nuits menacent les vignes françaises. Alors que le redoux du mois de mars avait enclenché le processus de bourgeonnement, le gel pourrait bien menacer l’apparition du raisin.
De la Bourgogne à l’Aquitaine, c’est la panique. La chute des températures a fait beaucoup de dégâts dans les cultures ces dernières nuits, et le monde viticole réclame déjà une aide des pouvoirs publics pour affronter cette nouvelle catastrophe.
Alors que le printemps enclenche naturellement le processus d’éclosion des fleurs et des fruits, les soudains épisodes de gel ont fait des ravages. Un drame qui rappelle l’année 2021.
🥶🌡️ Il n’avait jamais fait aussi froid, une nuit d’avril, à l’échelle 🇫🇷, depuis 1947 (création indicateur thermique national).
📊Avec un indicateur thermique national de T°C MINI de -1.5 °C, cette nuit est la + froide.
12 avril 1986 (-1.4 °C).📸Birkenwald (67), @SabineL67 pic.twitter.com/0vN72hMLkf
— Météo-France (@meteofrance) April 4, 2022
Car si le froid menace les bourgeons, c’est aussi et surtout l’écart de températures entre la nuit et le jour qui peut être fatal aux cultures : sous une mince couche de gel, le bourgeons peut être « brûlé » par les premiers rayons du soleil si ceux-ci s’avèrent trop franc.
Dimanche, la société ITK qui dresse tous les jours une carte du risque de pertes pour les fruits à noyau prévoyait une nuit dévastatrice, avec des « pertes autour de 70% à 100% sur un tiers de la France ».
« Pour la viticulture on s’approche des dégâts constatés en 1991, et pour l’arboriculture on atteindra les dégâts similaires à l’année 2021 », ajoute la société d’analyse et de conseil en agriculture.
La viticulture moins frappée que l’arboriculture
Concernant la viticulture, les pertes devraient être moindres étant donné que « les vignes sont moins avancées dans leur développement » par rapport aux fruits à noyau.
« En Alsace et en Champagne, les bourgeons des vignes n’ont pas éclos et ils protègent encore les futurs fruits », explique Serge Zada. Mais l’expert ajoute que « pour les cépages plus précoces dans les régions de Chablis, du Pays de Loire, du Cognacais, du Sauternais, du Bordelais, du Minervois, les pertes peuvent être comprises entre 20 à 70% de pertes, si les vignes ne sont pas protégées » Même chose pour « le Beaujolais, le Dijonnais et la Touraine ».