Jean-Vincent Placé, ex-secrétaire d’Etat écologiste, a été mis en examen, mardi 29 mars soir, à l’issue de vingt-quatre heures de garde à vue. Il a déjà été condamné par le passé pour des faits à caractère sexuel.
Selon une source judiciaire « Jean-Vincent Placé a été mis en examen des chefs d’agression sexuelle par personne abusant de l’autorité conférée par sa fonction, agression sexuelle et harcèlement sexuel par une personne abusant de l’autorité conférée par sa fonction », et placé sous contrôle judiciaire. Une source proche du dossier a précisé que cette mise en examen concernait des faits dénoncés par deux plaignantes, dont une ex-collaboratrice qui l’avait suivi du Sénat au secrétariat d’Etat à la réforme et à la simplification.
L’AFP et Mediapart avaient révélé qu’Audrey (le prénom a été modifié), cette ancienne collaboratrice, avait porté plainte contre lui, l’accusant de faits de harcèlement sexuel entre 2012 et 2016. Certains des faits qu’elle dénonçait s’apparentaient également à des agressions sexuelles : la collaboratrice l’accusait notamment de lui avoir « touché les fesses », en août 2015 à Lille, dans une discothèque en marge du rassemblement estival d’Europe Ecologie les Verts (EELV). Une seconde agression dénoncée se serait produite mi-mai 2016 à Séoul, lors d’un déplacement officiel de Jean-Vincent Placé : dans une voiture, l’ex-secrétaire d’État de François Hollande aurait « touché délibérément la poitrine d’Audrey ».
Suite à cette plainte, le parquet avait rapidement ouvert une enquête préliminaire. Au cours des derniers mois, la plaignante, ainsi que d’anciens collaborateurs et collaboratrices d’élus écologistes, avaient été entendus par des enquêteurs.
L’ex-membre du gouvernement, âgé de 54 ans, a été placé en garde à vue, lundi, à la Brigade répression de la délinquance aux personnes (BRDP), et notamment confronté à la plaignante, selon des sources proches. Il a été présenté, mardi après-midi, à un juge d’instruction après l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Paris.
Jean-Vincent Placé a été placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’entrer en contact avec les plaignantes et cautionnement de 20 000 euros, les faits concernant une troisième plaignante seraient eux prescrits, selon la source proche du dossier.
En novembre, trois autres ex-collaboratrices d’élus avaient raconté à l’AFP avoir également subi des gestes déplacés de l’ex-secrétaire d’Etat : la première « à l’arrière d’un taxi en 2011 » ; la seconde « dans un restaurant en 2015 » et au secrétariat d’Etat un an plus tard ; la troisième dans la même discothèque de Lille qu’Audrey, en août 2015.