Même sur les plus hautes cimes, nous n’échappons plus à la pollution des microplastiques. Transportés par des masses d’air, les polluants prélevés à l’observatoire du pic du Midi proviennent notamment du nord-ouest du continent africain, en passant au-dessus de la Méditerranée, d’Amérique du Nord ou de l’océan Atlantique.
A l’observatoire du Pic du Midi, juché à 2 877 mètres dans les Pyrénées françaises, des échantillons ont été prélevés entre juin et octobre 2017, avec une pompe aspirant 10 000 mètres cubes d’air par semaine. Tous contenaient des microplastiques, dans des quantités sans risque immédiat pour la santé mais significatives dans une zone présumée préservée, où « on ne peut facilement attribuer » cette pollution à aucune origine locale, écrivent les chercheurs.
Pour en comprendre la provenance, ils ont calculé la trajectoire des différentes masses d’air échantillonnées sur les sept jours précédant les prélèvements. Résultat, les polluants proviennent notamment du nord-ouest du continent africain, en passant au-dessus de la Méditerranée, d’Amérique du Nord ou de l’océan Atlantique.
Ces microplastiques peuvent être transportés entre les continents par des vents en altitude. Ces polluants de quelques millimètres, pour la plupart provenant de la détérioration d’emballages plastique, ont déjà été retrouvés sur l’Everest, en Arctique, dans la neige des Alpes, dans des fleuves ou encore au milieu des océans. Des études avaient également mesuré les microplastiques dans l’air à proximité immédiate du sol.
Cette fois, des chercheurs du CNRS, de l’université Grenoble Alpes et de l’université de Strathclyde (Ecosse) les ont cherchés dans de l’air « pur », en altitude au-dessus des nuages.
Et leurs résultats montrent que les montagnes ne sont pas épargnées.