Ce mardi 14 décembre, l’Unesco a annoncé que la rumba congolaise – dossier présenté par la République démocratique du Congo (RDC) et le Congo-Brazzaville – était admise sur sa liste. Elle y rejoint la rumba cubaine, inscrite en 2016 et, pour l’Afrique centrale, les polyphonies pygmées de Centrafrique (2003) ou les tambours du Burundi (2014).
« Cette richesse venue du Congo et exportée dans le monde entier constitue un des éléments de notre fierté », avait tweeté le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement de RDC Patrick Muyaya dès jeudi dernier, alors qu’une conférence de presse était organisée pour commenter l’événement, avec quelques jours d’avance. « Il est de notre devoir à tous de promouvoir la #Rumba », ajoutait-il.
#RDC : C’est fait la rumba vient d’être inscrite par l’@UNESCO_fr sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Un événement à célébrer dans les deux rives du fleuve congo 🇨🇩 🇨🇬 #ChangementDeNarratif https://t.co/yWIVT3AxuS
— Patrick Muyaya (@PatrickMuyaya) December 14, 2021
A Kinshasa et Brazzaville, les spécialistes situent les origines de la rumba dans l’ancien royaume Kongo, où l’on pratiquait une danse appelée Nkumba, qui signifie « nombril », parce qu’elle faisait danser homme et femme nombril contre nombril.
Avec la traite négrière, les Africains ont emmené dans les Amériques leur culture et leur musique. Ils ont fabriqué leurs instruments, rudimentaires au début, plus sophistiqués ensuite, pour donner naissance au jazz au nord, à la rumba au sud. Avant que cette musique soit ramenée en Afrique par les commerçants, avec disques et guitares.
La rumba dans sa version moderne a une centaine d’années. C’est une musique des villes et des bars, de rencontre des cultures et de nostalgie, de « résistance et de résilience », de « partage du plaisir aussi », avec son mode de vie et ses codes vestimentaires (« la sape »), expliquait récemment à l’Agence France Presse le Pr André Yoka Lye, directeur à Kinshasa de l’Institut national des arts (INA).