C’était à l’origine un simple site destiné à soutenir les créateurs et les artistiques dans la chanson, le dessin ou la musique… Mais l’industrie du sexe s’infiltre partout, et rapidement, la célèbre plateforme Onlyfans s’est muée en plaque tournante des contenus pornographiques payants. Une dérive qui a poussé le site internet à changer radicalement sa politique de développement.
Lors de son lancement au Royaume-Uni fin 2016, OnlyFans visait d’abord les fans de musique, en leur proposant de suivre au plus près leurs artistes préférés. Le principe était simple : créer un lien privilégié entre des « créateurs » et leurs abonnés, via un système d’abonnement, de quatre à une quarantaine d’euros.
Concrètement, n’importe qui peut se créer un compte de « créateur » sur Onlyfans, à condition d’être majeur et de disposer d’un compte bancaire. Après cinq années d’existence, OnlyFans revendique 130 millions d’utilisateurs dans le monde… Un joli succès pour la plate-forme, sachant que sur chaque paiement, OnlyFans en prélève 20 %. Un joli pactole, largement alimenté par… Le sexe. Car désormais, le succès de la plateforme largement liée à la consommation de contenus pornographiques, amateurs ou professionnels.
Une dérive qui pourrait bientôt prendre fin : après une enquête de la BBC révélant des contenus illégaux et des failles dans le système de modération, OnlyFans a décidé de bannir « tout contenu sexuellement explicite » à partir du mois d’octobre. En effet, cette investigation de la presse britannique a révélé que la modération était quasi-inexistante sur le service, complètement dépassé par l’ampleur des contenus sexuels. Résultat : bon nombre de vidéos moralement, voire légalement, répréhensibles circulent : contenus scatophiles, bestialité, mais aussi présence de drogue voire des armes.
Plus grave, le site ne parvient pas à empêcher les moins de 18 ans à apparaître dans des vidéos explicites, ce qui est complètement illégal.
Autant d’éléments qui ont poussé OnlyFans à revoir ses conditions d’utilisations et de services. Cependant l’entreprise envisage toujours d’autoriser les créateurs à poster des photos et des vidéos dénudées. Difficile de tuer la poule aux oeufs d’or…