Auteur d’une trentaine d’ouvrages sur les plus grands personnages de musique classique, de Mozart à Beethoven, de Strauss à Maria Calla, André Tubeuf avait su analyser, magnifier et fait découvrir les trésors de la musique européenne. Un écrivain et critique qui laisse derrière lui une oeuvre colossale.
André Tubeuf s’est éteint lundi 26 juillet à l’âge de 90 ans. Disciple de Vladimir Jankélévitch, il avait su mettre sa formidable culture et sa plume au service de la musique. Né le 18 décembre 1930 à Smyrne en Turquie, André Tubeuf grandit entre un père ingénieur de travaux publics qui avait souhaité quitter sa terre natale, et une mère fille du Consul de France. Arrivé à Paris à l’adolescence, agrégé de philosophie en 1954, le jeune normalien se tourne vers l’enseignement, à Nancy puis à Strasbourg.
Passionné de musique, et en particulier du chant et de Jean-Sebastien Bach, André Tubeuf alliera philosophie et les grands airs, en rédigeant pas moins d’une trentaine d’ouvrages, tous consacrés aux grands noms de la musique classique et de l’opéra. En septembre chez Acte Sud, son dernier ouvrage consacré à Schubert sera d’ailleurs publié. En 1972, Jacques Duhamel l’appelle au cabinet du ministère de la Culture pour le charger des questions musicales.
Collaborateur à l’hebdomadaire Le Point, à partir de 1976, mais aussi pour des magazines spécialisés tels que L’avant-scène opéra, Diapason ou Classica, il aura partagé son immense culture pour mettre le génie de la musique à la portée de tous avec un style accessible, épuré et tout simplement beau. Interrogé par France Musique, son éditeur et ami, Jean-Yves Clément évoque un homme chaleureux et naturel « Il écrivait comme il parlait, et parlait comme il écrivait, avec de belles phrases, un sens de la formule et du style dans tout… tout faisait une seule et même chose chez lui ».