C’est le fleuron de la medtech française : Carmat a obtenu la certification européenne pour son coeur artificiel, et pourra donc le commercialiser dans les prochaines semaines, prioritairement en France et en Allemagne.
Le coeur artificiel « le plus avancé au monde », véritable « alternative thérapeutique aux malades souffrant d’insuffisance cardiaque biventriculaire terminale » : c’est en ces termes que l’entreprise française a annoncé dans un communiqué de presse avoir obtenu le marquage CE (certification européenne). Une certification qui a été obtenue après des années d’essais cliniques. Près de 2000 patients par an en Europe seraient concernés.
«C’est le fruit de près de 30 années de recherche», a déclaré Stéphane Piat, directeur général de Carmat sur France Info. «Sur les prochains mois, on va se concentrer sur la commercialisation et nous allons nous focaliser sur l’Allemagne qui détient plus de 40% du marché et la France», ajoute-t-il. Les chaînes de production auraient déjà été mises en marche par Carmat pour répondre à la forte demande : «Il faut deux mois et demi pour produire un cœur. Notre but c’est d’arriver à 10 par mois», indique Stéphane Piat.
Un coeur artificiel qui représente une avancée majeure pour la médecine, mais qui se destine essentiellement aux malades en fin de vie : en effet, un coeur artificiel ne permet pour l’instant aux patients de ne prolonger leur vie que de quelques mois ou de quelques années, contre près de 20ans en moyenne pour les greffes cardiaques « classique ». Ce coeur est donc une avancée pour les patients en insuffisance cardiaque terminale en attente d’une greffe de coeur naturel : l’Europe est en effet en pénurie, et les listes d’attentes s’allongent d’année en année : 10 000 Français étaient en attente de transplantation en 2020. Ce coeur artificiel pourra donc permettre de sauver des vies, en permettant à certains patients de bénéficier d’un coeur artificiel en attendant la greffe provenant d’un donneur d’organe.
Chaque année en France, environ 500 greffes cardiaques sont réalisées, et Carmat prévoit de fabriquer environ 300 cœurs artificiels par an d’ici trois ans dans son usine de Vélizy dans les Yvelines.