Ce lundi 23 novembre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a publié des chiffres inquiétants : 66 % des adolescents français passeraient plus de deux heures par jour devant un écran. Une sédentarité qui menace leur santé.
C’est une alerte qui fait office de message fort envoyé aux pouvoirs publics : il faut d’urgence prévoir des mesures pour remettre les jeunes au sport et les décrocher de leurs écrans. Dans sa note publiée ce lundi, l’Anses déclare que les deux tiers des 11-17 ans consacreraient plus de deux heures par jour à leurs écrans et moins d’une heure aux activités physiques. Une tendance qui a forcément été alimentée par les deux confinements de l’année 2020.
Pour arriver à ses conclusions, l’agence sanitaire a comparé les réponses obtenues cette année par questionnaire et les données récoltées en 2014 et en 2015 auprès de plusieurs milliers d’adolescents. Ces derniers ont été interrogés sur le temps passé allongé ou assis en dehors de l’école, devant « un écran de loisirs » (ordinateur, télévision, jeu vidéo). Résultats : beaucoup de sédentarité et très peu de sport.
Une tendance qui est un véritable risque pour la santé. Selon la professeur Irène Margaritis, chef de l’unité d’évaluation des risques liés à la nutrition à l’Anses et coordinatrice de l’étude « le danger encouru (augmentation de l’indice de masse corporelle, troubles du comportement alimentaire et du sommeil, acquisition de mauvaises habitudes pour l’avenir notamment) ne fait pas de doute. Il est démontré par de très nombreuses études scientifiques en population et en laboratoire ».
D’ailleurs, près de 49 % des jeunes interrogées disent passer plus de 4h30 devant un écran et consacrer moins de 20 minutes à une activité physique quotidienne : une proportion importante, que l’agence qualifie de « risque sanitaire élevé ou très élevé ». En effet, la proportion de temps passé devant les écrans est étroitement liée aux risques de surpoids et d’obésité chez l’enfant, à une qualité de sommeil altéré et de moins bonne condition physique. À long terme, de telles habitudes sont souvent conservées — voire aggravées — une fois adultes et augmentent drastiquement le risque de diabète de maladie cardio-vasculaire de dépression et de cancer.