Lieu emblématique de la capitale, symbole de Paris et plus largement de la France, la tour Eiffel méritait bien un embellissement de son quartier. Et dans la poursuite de sa politique de piétonnisation et de végétalisation, la municipalité prévoit justement un investissement colossal pour transformer le Champ-de-Mars. Un projet contesté et surtout coûteux.
Ce mercredi 18 novembre, le conseil de Paris a voté à la majorité le projet de réaménagement des abords de la tour Eiffel. Un espace qui s’étend du Trocadéro à l’école militaire. Sans surprise, la municipalité parisienne a concocté un nouveau projet qui laisse une vaste place à la végétalisation et aux piétons.
Une fois n’est pas coutume, entre les belles images de synthèse présentées par les cabinets d’architectes et la réalité du projet quand celui-ci sera sorti de terre en 2024, il y a fort à parier que nous risquons d’être déçus. Surtout quand on observe au quotidien en déambulant la capitale le peu d’entretien accordé aux espaces verts, que ce soit aux arbres, aux fleurs ou aux pelouses.
Adopté au #ConseildeParis ! Le futur projet d’aménagement #TourEiffel-Trocadéro, c’est 40% de végétalisation en plus, des espaces piétons sûrs, des voies bus et vélos claires. Une ambition pour un #Paris plus beau, plus attractif, plus agréable pour tous et où on respire mieux 🌱 pic.twitter.com/h3jGSj5bfD
— Rémi Féraud (@RemiFeraud) November 18, 2020
Dans les mairies d’arrondissement concernées, ce projet de réaménagement fait grincer des dents. Car comme d’habitude, le projet estimé à l’origine à 72 millions d’euros devrait désormais coûter la bagatelle de 107 millions d’euros aux contribuables parisiens. Et pour Philippe Goujon, le maire du 15e arrondissement interrogé par BFM TV, la crise sanitaire a durablement impacté le budget municipal : « nous sommes en très grande difficulté financière (…) Nous avons beaucoup d’équipements publics de proximité qui sont vétustes, a-t-il argué. Nous n’avons pas suffisamment d’équipements publics, de crèches, de gymnases, d’équipements sportifs. Voilà les priorités pour les Parisiens. »
Mais pour Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la mairie de Paris, cet investissement est incontournable pour maintenir un écrin à la hauteur de la tour Eiffel, vitrine de la capitale : « Il y a des aléas, parfois à la baisse, parfois à la hausse, sur les chantiers. La tour Eiffel, c’est un site historique. C’est la raison principale pour laquelle les touristes viennent à Paris. C’est un site qui mérite notre mobilisation, qui mérite les investissements nécessaires pour en faire un site phare des 20 ou 50 prochaines années à Paris. »
Les esprits chagrins argueront que l’enlaidissement du quartier ne s’est pas franchement amélioré avec les palissades de verre installées par la municipalité autour du site en 2017.
Les travaux de réaménagement débuteront en 2021 et devraient s’achever en 2024.