Dans une tribune publiée dans le JDD, les fédérations de commerçants se plaignent de la concurrence déloyale des plates-formes de vente en ligne durant le confinement et réclament l’interdiction du « Black Friday ».
C’est une prise de parole unie et inédite : ce 8 novembre, quatre fédérations de magasins de centre-ville et de centres commerciaux interpellent le gouvernement dans les colonnes du Journal du dimanche. Par équité de traitement entre les magasins « physiques » et les boutiques en ligne, ils réclament que les ventes par Internet ne concernent que « les produits de première nécessité » (comme les boutiques physiques), et interdisant de facto l’organisation d’un black Friday cette année.
« Les dispositions prises pour juguler la propagation du virus ne font qu’accroître la scandaleuse inégalité de traitement préexistante entre les commerçants physiques et les marchands du web, au péril des premiers et au profit exclusif des seconds », déplorent la Confédération des commerçants de France (CDF), la Fédération française des associations de commerçants (FFAC), la Fédération nationale des centres-villes « Vitrines de France » (FNCV) et le Conseil national des centres commerciaux (CNCC).
Dans le viseur des fédérations de commerçants : Amazon et Alibaba, accusés de profiter du confinement au détriment des commerces de proximité et des hypermarchés.
Une tribune qui va d’ailleurs au-delà de la simple question du confinement et qui interpelle les pouvoirs publics sur les inégalités de traitement et la concurrence déloyale que fait peser le commerce en ligne sur le petit commerce. La tribune réclame ainsi « la fin de l’iniquité structurelle existante entre la communauté des commerçants français et les marchands 100 % web », notamment sur les plans de la fiscalité et de l’aménagement du territoire, avec « l’instauration d’un moratoire sur tous nouveaux projets d’entrepôts ».
Pour faire du confinement et de la crise sanitaire une opportunité de transformation du tissu économique français, le gouvernement tente d’encourager la numérisation des petits commerces de proximité : à partir de mardi prochain, plusieurs solutions seront mises à disposition des professionnels du secteur sur le site clique-mon-commerce.gouv.fr. De plus, chaque commerce fermé administrativement — et qui n’est pas encore numérisé — pourra bénéficier d’une aide de 500 euros pour le faire. Enfin le ministre de l’Économie Bruno le maire a précisé que l’État s’apprêtait à aider financièrement « les communes qui souhaitent développer une plate-forme locale d’e-commerce regroupant l’ensemble des commerces de sa ville ».
De quoi transformer la crise en opportunité ?