En prévoyant que tous les États membres de l’Union européenne consacrent à l’avenir 20% des subventions à des programmes environnementaux plus exigeants, la Politique agricole commune (PAC) fixe de nouvelles ambitions environnementales.
Ce jeudi 22 octobre et après deux ans de négociations, l’Union européenne a annoncé de nouvelles règles pour inciter les filières agroalimentaires des pays membres à mieux protéger l’environnement. D’abord, l’ensemble des agriculteurs européens seront désormais tenus à des normes environnementales beaucoup plus strictes pour recevoir des aides financières européennes.
Ensuite, un système de primes a été mis sur pied pour récompenser les agriculteurs les plus engagés dans la transition écologique, notamment ceux qui misent sur la production biologique, une rotation des cultures, l’agriculture de haute précision, l’agro-foresterie ou le développement de l’autonomie en fourrage. Les différents États européens devront consacrer au moins 20% des aides directes de la PAC au financement de ces primes. Une nouveauté dans le système de politique agricole commune, intitulée « écorégimes ».
Une incitation financière, qui doit progressivement amener le secteur à transformer ses normes en matière de climat et d’environnement.
Et pour la France, qu’est ce que ça change ? Paris devrait recevoir plus de 62 milliards de subventions sur sept ans pour financer cette transition.
Une réussite en demi-teinte pour les ONG environnementales, qui dénoncent l’attitude de nombreux pays de l’Est de l’Europe qui ont milité activement pour que les futurs « écorégimes », ne représentent pas plus de 20 % des aides directes versées au titre de la PAC, alors que plusieurs groupes au Parlement – de la gauche jusqu’au centre droit – réclamaient que ce taux soit compris entre 30 % et 50 %. Ainsi pour l’eurodéputé Vert Benoît Biteau, « Avec cette PAC désastreuse, nous nous retrouvons avec un texte du monde d’avant ».
Avec un budget de 387 milliards d’euros sur sept ans, la PAC est la première ligne de dépense du budget européen et reste fondamentale pour les agriculteurs et souveraineté alimentaire du continent.