En partenariat avec la prestigieuse Tate Britain de Londres, le musée Jacquemart-André accueille jusqu’au 11 janvier prochain une exposition sur le travail de Joseph Mallord William Turner (1775-1851). Alors verdict ?
Que les choses soient claires : les visiteurs qui sont déjà familiers avec l’oeuvre de l’artiste anglais seront aux anges avec cette nouvelle exposition organisée à Jacquemart-André. Pour les autres, celles et ceux qui souhaitent en apprendre plus sur celui qui est peut-être le plus célèbre peintre britannique, «Turner, Peintures et Aquarelles de la Tate » risque de les laisser sur leur faim.
Car on apprend en effet finalement peu sur l’artiste, l’exposition revenant rapidement sur ses origines modestes, son talent précoce et ses voyages en Europe. Des voyages rendus possibles qu’après 1815 et la défaite de Napoléon, les ressortissants anglais étant alors bloqués sur les îles britanniques à cause du blocus continental orchestré par l’Empereur des Français. Une anecdote amusante, qui vient donner un peu de vie à une exposition finalement moins didactique que contemplative.
Car si on apprend finalement peu sur le peintre et son histoire personnelle, l’exposition laisse à voir près de 60 aquarelles et 10 peintures à huiles, toutes issues d’une collection très particulière, léguée par Turner après sa mort. Des oeuvres essentiellement personnelles, souvent proches de l’expérimentation, au seuil de l’art abstrait et où le peintre anglais déploie tout son talent dans la maîtrise des couleurs, des jeux de lumière et de la transparence… Comme quand un simple coup de pinceau peut donner vie à des nuages chargés de pluie d’une côte normande. Une belle exposition à condition de se laisser porter.