Du 22 septembre 2020 au 3 janvier 2021, le Petit Palais propose une exposition temporaire exceptionnelle autour de la peinture danoise du XIXe siècle. Un « âge d’or » artistique, entre la fin des guerres napoléoniennes et les conflits avec la Prusse où l’on croise l’Histoire du Danemark et de toute l’Europe.
Le XIXe siècle danois, « un âge d’or » ? L’affirmation pourrait paraître curieuse. Le pays est successivement victime du conflit entre Napoléon et l’Angleterre (la Royal Navy bombarde Copenhague en 1807), la faillite financière de l’État et les indépendances de la Norvège et de la Suède en 1914. Des humiliations qui se concluent avec la perte du Schleswig et du Holstein, ses régions parmi les plus riches et les plus peuplées, rétrocédées à la Prusse après la guerre de 1864.
Mais cette première moitié du XIXe siècle est une ère florissante pour les arts danois, en particulier dans la peinture. Une période à part, où le Danemark va constituer son propre style, distinct du néoclassicisme français ou de l’impressionnisme anglais. Une affirmation nationale qui passe aussi par la découverte des paysages européens, en particulier italiens, avant de mettre en valeur les villes et la nature du petit pays scandinave.
Voir cette publication sur Instagram
Une exposition exceptionnelle, qui souligne le goût du détail de ces artistes méticuleux, aux traits fins. Des tableaux clairs et nets, peut-être grâce à la luminosité froide danoise ? Les paysages et les villes danoises s’ouvrent sous nos yeux avec une précision quasiment documentaire, véritable trésor historique, qui a figé les modes de vie de l’époque, de Rome à Copenhague. Car l’Italie est aussi à l’honneur, source d’inspiration et d’apprentissage pour de nombreux artistes danois, qui nous font découvrir les rues de Naples ou de Capri.
On est aussi interpellés par la modernité de certains cadrages, surprenants, comme cette peinture de Johan Julius Exner, dans la perspective d’un passager d’une gondole vénitienne.
Enfin, à l’instar de ce qu’il se passe au même moment en Angleterre, l’émergence d’une bourgeoisie urbaine transforme les sujets artistiques : portraits élogieux et peintures mortes laissent la place à la vie de famille et le quotidien, notamment autour des enfants.
Une exposition aussi riche sur le plan artistique que passionnante sur le plan historique.