Son élection a déjoué les pronostics : la poète américaine Louise Glück, discrète et méconnue de ce côté-ci de l’Atlantique, a été élue du Prix Nobel de littérature. Qui est-elle ?
Une « voix poétique » à la « beauté austère (qui) rend l’existence individuelle universelle ». Ce jeudi 8 octobre, les jurés du prestigieux prix Nobel de littérature ont sacré la poétesse américaine Louise Glück. Un auteur peu connu en France, en dehors de quelques initiés.
Louise Glück, c’est d’abord une femme de la côte est, et de New York plus précisément. Née en 1943 dans la grande pomme, elle grandit à quelques kilomètres de là à Long Island et elle est diplômée de l’université de Columbia. Celle qui enseigne actuellement la littérature anglaise à Yale avait publié ses premiers poèmes avant d’avoir 20 ans. Auteur aujourd’hui d’une douzaine de recueils, elle demeure connue aux États-Unis, où elle a remporté plusieurs prix ces trente dernières années, tel le Pulitzer pour The Wild Iris (1992), le National Book Award pour Faithful and Virtuous Night en 2014, ou celui du Los Angeles Times, en 2012, pour Poems 1962-2012.
Une élection qui n’est peut-être pas dénuée de sous-entendus politiques : après la nomination polémique de l’Autrichien Peter Handke (soutien au criminel de guerre Slobodan Milosevic) en 2019, le jury suédois a vraisemblablement souhaité élire une figure plus consensuelle. En choisissant une femme, qui plus est américaine à l’heure où les frasques de Donald Trump hérissent le monde de la culture, les jurés ont souhaité envoyer un message fort.
Interrogé par Le Point, le maire de conférences à la Sorbonne Romain Benini décrit l’oeuvre de Louise Glück comme « une poésie accueillante et peu difficile à lire » qui « apporte du temps à notre temps ». Un 113e prix de Littérature qui devrait encourager les éditeurs français à nous fait découvrir son oeuvre, mais aussi à accorder une place plus importante à la poésie, de plus en plus sous-estimée dans le monde de l’édition.