Il avait 91 ans, et il s’en est allé. L’un des plus grands compositeurs contemporains vient de disparaître. Ennio Morricone est décédé, lundi 6 juillet dans une clinique de Rome, des suites d’une chute. C’est l’agence de presse italienne ANSA qui a relayée l’information.
Un Oscar d’honneur en 2007
Mondialement connu pour avoir réalisé les bandes originales des célèbres westerns de Sergio Leone, il reçoit des mains de Clint Eastwood, un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière en 2007. De quoi sublimer ce géant de la musique et ancrer pour toujours son oeuvre dans le monde contemporain.
Devenus cultes, les thèmes de ses westerns justement portés par Clint Eastwood résonnent encore dans nos têtes et dans celles de nos parents et grands-parents. Pour une poignée de dollars en 1964, Et pour quelques dollars de plus en 1965 et Le Bon, la Brute et le Truand en 1966 permettent de révéler Ennio Morricone au grand public.
Ennio Morricone : compositeur et expérimentateur
Compositeur de génie, il est également un grand expérimentateur. Ainsi, dans les années 60, il met en place un collectif « le Gruppo Improvvisazione Nuova Consonanza » qui se révélera être un véritable laboratoire d’expériences sonores. Naîtront alors des dizaines de musiques, brillantes riches, parfois difficiles à appréhender, mais toutes plus marquantes les unes que les autres. Certaines deviendront même à nouveau des bandes originales de films ou des musiques pour la télévision italienne.
Moins connues, il compose également de nombreuses bandes-son pour des films italiens de série B, polars pour la plupart, qui mêlent crime, sexe, affaires de moeurs voire même magie noire ! Chef-d’oeuvre parmi les chefs d’oeuvre, on se souvient tous du thème « Gabriel Oboe » tiré du film « Mission » avec Robert de Niro et Jeremy Irons. En 2016, il recevra l’Oscar de la meilleure musique de film pour Les Huit Salopards de Quentin Tarantino.
Artistes et personnalités au rendez-vous de sa disparition
Depuis quelques jours, les artistes et personnalités se bousculent pour évoquer, parfois avec une vive émotion, la disparition de ce géant. « Il y a des personnes qui ont la capacité de rendre le monde meilleur parce qu’elles savent créer de la beauté », souligne Monica Bellucci. Pour le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, « Nous nous souviendrons pour toujours et avec une reconnaissance infinie du génie artistique du maestro Ennio Morricone. Il nous a fait rêver, il nous a émus et fait réfléchir, écrivant des notes inoubliables qui resteront pour toujours dans l’histoire de la musique et du cinéma ». Enfin pour Edgar Wright, réalisateur britannique, « Ennio Morricone était capable de transformer un film moyen en un film à voir absolument, un bon film en art et un très bon film en légende ».