C’est à la fois l’exposition la plus délicieusement kitsch et la plus entrainante (dans le sens musical du terme) de ce début 2020 à Paris : les plasticiens Pierre et Gilles proposent un parcours en musique autour d’une centaine de leurs photographies. Une invite à rentrer pleinement dans leurs univers, coloré, saturé et acidulé, hiératique et baigné d’imagerie religieuse, 80’s jusqu’au bout des paillettes…
L’exposition a ouvert le 20 novembre 2019, et elle se prolonge jusqu’au 23 févier à la Philharmonie de Paris. Elle est à la foi un hommage à l’oeuvre de Pierre et Gilles, et une création originale du duo de plasticiens.
Pierre et Gilles, un univers travaillé, scintillant, acidulé, kitsch en diable
Les deux hommes se sont rencontrés à la fin des années 1980, à Paris, dans une fête, et n’ont pas cessé de travailler ensemble depuis. Leurs créations, à la jonction de la photographie et de la peinture, sont reconnaissables entre mille et font désormais pleinement partie de la pop-culture, notamment en France.
La recette est immuable : un décor travaillé, scintillant, acidulé, kitsch en diable. Des costumes aux styles et aux couleurs marqués. Un maquillage qui rend la peau lisse et les lèvres éclatantes, avec un goût immodéré pour le mascara et l’eye-liner – véritable incarnation de l’esprit des années 1980. Des poses et mises en scène qui renvoient à l’imagerie religieuse (très souvent) et à l’histoire picturale (toujours). Et, devant l’objectif, des stars. De la musique, le plus souvent.
Si leur travail a marqué en profondeur les années 1980 et 1990, où leur esthétique a infusé la mode, les pochettes de disque, les clips, les pubs et les films, ils sont loin d’être à la retraite. Symboliquement, c’est un cliché de Stromae qui illustre l’affiche de cette nouvelle exposition.
Un exposition à suivre avec un casque sur les oreilles…
La Fabrique des Idoles est en effet centrée sur le cœur de la passion et du travail de Pierre et Gilles : la musique. L’exposition propose un parcours autour d’une centaine d’oeuvres des plasticiens, avec mise en scène des photos, décorum kitsch, recréation d’une chambre de fan de Sylvie Vartan, ou autel de la musique à la sauce Pierre et Gilles.
L’exposition se vit aussi en musique : pour chaque œuvre, le duo a imaginé une playlist, que le visiteur peut écouter, casque sur les oreilles. Des surprises sont au rendez-vous dans les choix musicaux, moins dans les œuvres choisies, qui regroupent les images emblématiques de leurs carrières, depuis la pochette de La notte, la notte d’Etienne Daho jusqu’au récent cliché d’Eddy de Pretto, en passant par le Boy Georges-Krishna, la Lio en Madone au cœur blessé ou la Clara Lucciani en Madone aux fleurs.
Une expérience unique. Du mardi au vendredi de 12h à 18h, le samedi de 10h à 20h et le dimanche de 10h à 18h, à la Philharmonie de Paris. 221, avenue Jean Jaurès (19e). Bonus : si vous êtes deux et que vous vous appelez Pierre et Gilles, vous rentrerez gratuitement !