Depuis le 21 novembre 2019, Twitter laisse la possibilité à l’auteur d’un tweet de masquer certaines réponses à ce messages, selon ses propres critères. Le but est probablement de limiter la visibilité des réponses discutables, des messages de trolls et autres digressions ou agressions. Mais le risque est réel qu’une auto-modération tende à uniformiser les réactions, uniquement dans le sens de l’auteur du Tweet.
Un pas vers un Twitter plus lisse, est-ce une bonne ou une mauvaise nouvelle ? S’il s’agit de limiter les fausses informations, les insultes, les incursions de trolls et digressions discutables, personne ne s’en plaindra. S’il s’agit de gommer toutes les aspérités, et de transformer les discussions par tweets en robinet d’eau tiède soutenant un unique point de vue (celui de l’auteur du Tweet d’origine), la décision est beaucoup plus contestable.
Sur Twitter, vous pouvez désormais masquer les réponses de votre choix à l’un de vos Tweet
Les dirigeants de Twitter ont, en tous les cas, tranché. En test depuis septembre 2019, une option vient d’être généralisée, ce mercredi 21 novembre. Elle permet de cacher certaines réponses à un Tweet dont vous êtes l’auteur. L’option est accessible via le chevron à droite de chaque message posté sur le réseau social. En un clic, le tweet ne sera plus visible au premier abord.
Attention : cette auto-modération ne signifie pas que le Tweet a plongé dans les limbes de l’oubli. Il demeure accessible, via une page dédiée, accessible par un bouton limpide : « Voir les réponses masquées ».
L’action de masquage est bien entendu réversible, et disponible sur la version web de Twitter comme sur les applis Android et iOS. Petite subtilité : l’auteur de la réponse masquée n’est pas informé de cette modération.
Auto-modération ou censure ?
Reste à savoir comment sera utilisée cette option. Elle permettra, assurément, de nettoyer certaines discutions parasitées, voire de mettre de coté des messages redondants ou répétitif. De la modération, comme dans un forum.
Mais la tentation risque d’être grande, pour l’auteur d’un tweet polémique, de masquer les contre-arguments difficiles à contester, ou les avis trop différents du sien. Seule faille de ce choix : les réponses restant accessibles, cette censure pourra être identifiées par les utilisateurs. Dans un monde idéal, où chacun agit posément et avec responsabilité sur Internet, cette auto-modération excessive pourrait, à termes, nuire à la crédibilité de l’auteur. Dans la jungle de l’information 2.0 de cette fin 2019, rien n’est moins sûr…