Devant l’accumulation des scandales de discriminations, notamment LGBTphobes, Uber a décidé de réagir. Le service de VTC a mis en place un bouton permettant aux usagers de signaler toute discrimination de la part des chauffeurs. En cas d’actes graves, le chauffeur peut même être suspendu.
En quelques années, Uber a révolutionné le transport de voyageurs, notamment dans les centre-villes. Ce nouveau modèle s’est tellement bien implanté qu’aujourd’hui l’expression « Je vais prendre un Uber » est devenue plus courante que « Je vais prendre un taxi » !
Pour autant, le service de VTC star a une énorme part d’ombre. La société californienne est devenue le symbole de l’économie numérique et dématérialisée, sans fiche de salaire, sans protection sociale, sans droit du travail. Rendant d’autres expressions, beaucoup plus négatives, populaires. Un nouveau verbe a même été créé : « uberiser ».
Trop nombreuses discriminations LGBTphobes ou sexistes dans les Uber
Mais d’autres problèmes accompagnent Uber depuis sa création ou presque. Il s’agit des discriminations, notamment LGBTphobes, sexistes et sexuelles. Les plaintes de passagères d’Uber ayant été harcelées par leur chauffeur sont de plus en plus nombreuses, les affaires de ce type fleurissent sur les réseaux sociaux. Rappelons aussi qu’une écrasante majorité des chauffeurs d’Uber, dans le monde, sont des hommes – comme les taxis, d’ailleurs. Mais les quelques chauffeuses subissent régulièrement des remarques déplacées.
Les discriminations LGBT sont également monnaie courante. De nombreux passagers reçoivent des remarques blessantes ou des plaisanteries douteuses à propos de leur orientation sexuelle. En septembre 2019, une vidéo d’un couple lesbien éjecté d’un Uber à cause de leur orientation sexuelle était devenue virale.
Un bouton « anti-discrimination » sur l’appli Uber
Conscient que son image était déjà assez désastreuse comme ça, Uber a décidé de réagir. L’entreprise a mis en place un système de signalement des discriminations. Il s’agit d’un bouton, assez simple d’accès, à utiliser après la course, au moment de noter le chauffeur ou plus tard. En sélectionnant une course, il suffit de sélectionner « remarques sur un chauffeur », puis « j’ai été discriminé par mon chauffeur ».
« L’incident est ensuite pris en charge par nos équipes qui peuvent décider de suspendre l’accès au compte Uber », expose Uber. Si les faits sont graves, le chauffeur peut effectivement être suspendu à titre préventif.
L’entreprise a également signé un partenariat avec SOS Homophobie, pour lutter contre les violences basées sur le genre, puisque, selon Uber, les personnes LGBT+ sont « particulièrement susceptibles de vivre des situations de discrimination ou d’être confrontées à la violence ».
« Lorsque l’on parle d’homophobie ou de transphobie, tous les domaines de la société sont concernés. La lutte contre les discriminations doit se mener sur tous les fronts et nous avons à cœur de faire en sorte que chacun puisse être acteur de ce combat » expose Jérémy Falédam, co-président de SOS-homophobie.