Ce samedi 23 novembre 2019, une grande marche féministe a été organisée par le collectif NousToutes. Elle a rassemblé 150 000 personnes dans les rues de France, la plus grande concentration ayant été recensée à Paris.
« Nous sommes le cri de celles qui n’ont plus de voix ». Les rues de Paris et celles des plus grandes villes françaises ont vu déferler une véritable marée humaine aux couleurs violettes.
Le collectif féministe NousToutes, qui arbore la couleur violette, a organisé une grande marche ce samedi 23 novembre 2019, contre les violences faites aux femmes. Une mobilisation historique qui a rassemblé, selon les premiers chiffres, plus de 100 000 personnes dans la capitale et 150 000 dans toute la France. Un cri commun contre les violences sexistes et sexuelles. Le collectif féministe qui fait le décompte des féminicides en France a décidé d’interpeller le gouvernement sur l’urgence de la situation.
Des chiffres de plus en plus alarmants
Aujourd’hui, en France, 1 femme est tuée tous les deux jours – soit, à ce jour, 137 féminicides depuis le 1er janvier 2019, soit déjà 17 de plus que sur toute l’année 2018. Une femme est violée toutes les 7 minutes et 1 femme sur 3 est harcelée au travail. Pire : ces statistiques ne prennent en compte ni les victimes collatérales, ni les victimes transgenres ou encore certains cas de meurtres de prostituées, jugés crapuleux, mais qui sont pourtant bien des féminicides.
Le collectif NousToutes, qui rassemble plus de 122 000 followers sur Instagram, a mis en place cette journée dans le but de faire réagir le gouvernement français. 1 milliard d’euros est demandé au Ministère de l’Égalité entre les Femmes et les Hommes, afin de permettre aux différentes associations féministes de mettre en place des mesures radicales.
« Si la société prend conscience de l’ampleur de ce phénomène, force est de constater que les victimes ont insuffisamment protégées par un arsenal juridique jugé inefficace », explique Céline Mas, présidente d’ONU Femmes France, pour qui « faire reconnaître le féminicide dans la loi est une étape absolument fondamentale dans la quête de justice ».
Mobilisation essentiellement féminine
Parmi les quelques milliers de manifestant-es, étaient présentes des célébrités particulièrement engagées sur le sujet, telle que Pénélope Bagieu, Daphné Bürki, Jeanne Cherhal, Martin Winckler, Mélanie Thierry, ou encore Isabelle Carré. « A part Hippolyte Girardot, aucun mec du métier n’est venu », s’est désolée sur son compte Instagram, l’actrice Marilou Berry, fille de Josiane Balasko (présente elle aussi).
Emmanuel Macron a réagit dans la journée en tweetant qu’il « adressait son soutien à chaque femme qui a vécu des violences sexistes ou sexuelles ». Et s’est engagé à « poursuivre la mobilisation dans cette grande cause ». Ce lundi 25, le gouvernement doit dévoiler une série de mesures pour la lutte contre les violences faites aux femmes.