Un nouvel épisode dans la guerre des vaccins que se livrent, souvent par médias interposés les « pour » et les « anti ». Derrière ce qui est souvent des postures avant tout idéologiques et souvent politiques, il y a la réalité des faits. C’est sur cela que le Conseil d’Etat a dû statuer après une requête de deux collectifs anti-vaccins. Il a finalement rejeté les requêtes et a confirmé le principe du passage de 3 à 11 vaccins obligatoires.
C’est forcément la déception chez les collectifs de citoyens sur les vaccins obligatoires, qui ont généré ces requêtes. La première a été introduite par la Ligue nationale pour la liberté des vaccinations. Celle-ci a fait valoir le droit au respect de la vie privée contenu dans l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme pour justifier sa demande.
A cela, le Conseil d’Etat rappelle qu’une ingérence dans ce droit à la vie privée « peut être admise, si elle est justifiée par des considérations de santé publique ». De fait, l’institution rappelle que toutes les maladies concernées par ses onze vaccins obligatoires sont qualifiées de « contagieuses », voire « très contagieuses « , parfois « graves, aiguës », ou « peuvent mettre en jeu le pronostic vital ». A titre de comparaison et pour bien faire comprendre les motivations du législateur, les sages ont étudié la situation dans de nombreux autres pays européens. Le niveau de la couverture vaccinale en France « restait insuffisant » pour la plupart des vaccins qui faisaient seulement l’objet d’une recommandation. En clair, pour de nombreux pays, il suffit de demander pour que les gens agissent. En France, on est obligé, d’obliger pour atteindre le seuil nécessaire à une immunité de groupe au bénéfice de l’ensemble de la population.
Concernant, la seconde requête, présentée par l’Institut pour la protection de la santé naturelle (IPSN) et un collectif de 3 047 personnes, elle concernait la présence d’adjuvants à l’aluminium dans les préparations. Cette requête se base sur les travaux de l’équipe du professeur Romain Gherardi de l’hôpital Henri-Mondor. Celui-ci, a décrit la myofasciite à macrophages et il a établi un lien entre la vaccination et l’apparition des symptômes de cette maladie (fatigue chronique souvent associée à des troubles cognitifs) chez certaines personnes, dont l’organisme ne parviendrait pas à éliminer les sels d’aluminium injectés.
A cela, le Conseil d’Etat a tout d’abord rappelé que ni l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ni aucune société comme le Haut Conseil de la santé publique ou l’Académie nationale de pharmacie, n’ont pour l’instant tiré la sonnette d’alarme. Aucun travail récent, n’établit sûrement de liens de causalité entre les adjuvants aluminiques et une maladie auto-immune.
Cependant, de la confrontation saine peut jaillir la bonne attitude. Ainsi, le Conseil d’Etat à la lumière de ses requêtes rappelle « qu‘il appartient au ministre de la Santé de veiller au maintien d’un haut degré d’expertise publique et à la poursuite des recherches et études ». Tout ceci afin d’améliorer les connaissances sur la présence d’aluminium dans les vaccins et « les possibilités de recours à d’autres adjuvants ».
Crédit photo : Laurent Zylberman