Le Fonds des nations unies pour la population (UNFPA) a publié ce mercredi 10 avril son rapport annuel. Cette année encore, il dévoile des chiffres alarmants : 800 femmes meurent chaque jour dans le monde, en accouchant ou pendant leur grossesse. Des décès qui pourraient tous être évités.
« Une tâche inachevée : la poursuite de l’acquisition des droits et des choix pour tous ». C’est le titre du rapport annuel présenté par l’UNFPA ce mercredi 10 avril. Un rapport vertigineux qui annonce que le nombre de femmes décédant pendant leur grossesse ou à l’accouchement s’élève à 800, chaque jour, dans le monde. Aujourd’hui. En 2019.
Des causes évitables
Mais le plus difficile à lire reste à venir : les avancées de la médecine et de la pharmacie font que ces morts pourraient être évitées. Mais les femmes ne sont pas égales entre elles en droits sexuels et reproductifs. Pour des centaines de milliers d’entre elles, la grossesse et l‘accouchement restent des moments très incertains et particulièrement dangereux. Ce sont en effet les contextes socio-économiques qui complexifient les grossesses : le défaut de soin a des origines économiques, morales, voire simplement géographiques.
« Aujourd’hui encore, 214 millions de femmes souhaitent éviter une grossesse mais ne disposent pas de méthode de contraception moderne », souligne le rapport.
Quand les traditions font fi de vies humaines…
Cette absence de moyens de contraception, trop souvent par tradition religieuse ou morale, génère des grossesses non désirées et à risque. Par ailleurs, et c’est un autre chiffre marquant du rapport, 800 millions de femmes vivant à ce jour auraient été contraintes de se marier durant l’enfance.
« Ces femmes, encore enfants, n’ont pas assez d’autonomie pour prendre des décisions au sujet de leur santé reproductive, ni assez de liberté de mouvement pour agir de leur propre chef et consulter des prestataires de santé. Elles sont moins susceptibles de recevoir des soins obstétricaux adaptés. », rapporte le dossier. En cas de soucis, le risque de complications, et donc de mortalité, est bien plus élevé.
…et que l’emplacement géographique freine les avancées
Le rapport de l’UNFPA rapporte, par ailleurs, que les femmes, selon les pays, sont plus ou moins bien préparées à donner la vie, puis soignées post-accouchement. Ainsi, si 98% des accouchements se déroulent avec l’aide de personnel et d’équipement médical qualifié dans les pays dits développés, ce chiffre tombe à 36% dans les pays encore en développement. Ce sont donc bel et bien les habitantes des zones rurales qui sont les plus mises en danger…
Des résultats qui pourraient encore empirer quand on sait que Donald Trump, peu après son élection à la présidence des États-Unis a décidé de priver de financements des ONG qui favorisent l’accès à la contraception et à l’avortement dans le monde entier.
Il y a quand même quelques chiffres d’espoir dans ce rapport… Notamment le fait que ce ratio de mortalité maternelle, à échelle mondiale, a tout de même diminué de près de 44% depuis les années 1990.