La tendance est aux économies et en matière de remboursement de frais de santé, il y a du travail et de la matière. Donc, tout ce qui apparaît un peu en marge devient suspect. Dans ce contexte, l’homéopathie revient sur la sellette. Les Académies de médecine et de pharmacie jugent à leur tour, que l’homéopathie ne doit pas continuer à être remboursée par l’Assurance maladie.
Tout ceci, n’a pas force de loi, mais tout de même cette décision peut avoir son poids, quand le législateur étudie toutes les pistes de réductions des coûts liées à la santé. Concernant, l’homéopathie, les pouvoirs publics devraient statuer sur son sort dans quelques mois. En jeu, dans ses discussions, une éventuelle fin de remboursement de l’ensemble de l’homéopathie.
Les Académies de médecine et de pharmacie, ont déclaré « qu’aucune préparation homéopathique ne doit être remboursée par l’Assurance maladie tant que la démonstration d’un service médical rendu suffisant n’en aura pas été apporté« . Ces 2 instances, vont plus loin et estiment, « qu’aucun diplôme universitaire d’homéopathie ne doit être délivré par les facultés de médecine ni par les facultés de pharmacie ». Cela revient à une vraie marginalisation de l’Homéopathie.
Cette décision, a été saluée par Fakemed, un collectif créé par 124 médecins, qui ont concocté il y a environ un an, une tribune très virulente et sans pitié contre l’homéopathie et d’autres « médecines alternatives ». Ce collectif, a rappelé entre autres, que certains médicaments sont remboursés à hauteur de 30 % par l’Assurance maladie, bien que leur efficacité n’ait pas été évaluée scientifiquement. Il a donc rejoint dans sa critique, le Collège national des généralistes enseignants, qui voit l’homéopathie comme « ésotérique », et il s’est aussi prononcé sur le déremboursement.
Tout cela a amené le ministère de la Santé, à saisir la Haute autorité de Santé (HAS) pour connaître son avis, sur le remboursement des médicaments homéopathiques. Logiquement, c’est en juin que la HAS rendra son avis.
Cette mesure, va porter sur 1 200 médicaments homéopathiques, et va donc toucher de nombreux patients et utilisateurs. Par contre du côté des fabricants, seulement 3 laboratoires sont concernés avec parmi eux le leader incontesté et farouche lobbyiste de la cause, Boiron. A noter tout de même, qu’en 2017 le remboursement de l’homéopathie a représenté 129,6 millions d’euros sur un total de 19,9 milliards pour l’ensemble des médicaments remboursés, selon l’Assurance maladie.
Si la fin du remboursement de l’homéopathie est peut-être justifiée, il ne représente donc pas la fin de tous les maux financiers de la Sécu.
Crédit photo : Marc ROUX