C’est une nomination, qui dépasse le simple cadre de l’Ethiopie. Les parlementaires du pays ont désigné à l’unanimité la diplomate Sahle-Work Zewde à la présidence du pays. Dans ce pays, le titre est avant tout honorifique. Cependant, l’histoire retiendra que Sahle-Work Zewde, est actuellement la seule femme cheffe d’Etat en poste sur le continent africain.
Concernant l’Ethiopie, c’est un choix très fort, et cela démontre une volonté du pays de se positionner en faveur des femmes, à travers une série de mesures prises.
Le discours d’investiture de Sahle-Work Zewde, a d’ailleurs mis en exergue l’intérêt d’un effort commun pour le bien du pays. Pour elle, « si les changements réalisés actuellement en Ethiopie sont menés à la fois par des hommes et des femmes, leur élan aboutira à une Ethiopie libre de toute discrimination religieuse, ethnique ou basée sur le genre ». Elle s’est aussi engagée à se concentrer sur le rôle des femmes, « pour assurer la paix ».
Les réactions ne se sont pas fait attendre et en premier lieu Maria Fernanda Espinosa Garcés, présidente de l’Assemblée générale des Nations unies, a salué la nomination de Sahle-Work Zewde à la présidence éthiopienne. Elle déclare, « les femmes font bouger les choses. Nous sommes fières de vous ».
Cette réaction de la part de l’institution onusienne, rappelle que Sahle-Work Zewde fut représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU auprès de l’Union africaine.
A 68 ans, cette mère de deux enfants, peut d’ailleurs se targuer d’une carrière diplomatique impressionnante. Elle fut entre autres, ambassadrice au Sénégal de 1989 à 1993. De 1993 à 2002, elle est ambassadrice à Djibouti, et représente l’Éthiopie à l’autorité intergouvernementale pour le développement. Elle est ambassadrice en France de 2002 à 2006 et représentante permanente auprès de l’UNESCO. Elle deviendra directrice générale de l’Office des Nations Unies. Actuellement, elle était représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU auprès de l’Union africaine.
La nomination d’une femme à ce poste, assure au Premier ministre Éthiopien actuellement au pouvoir, une bienveillance de la communauté internationale. Il en aura bien besoin, car malgré d’importantes décisions, comme le pardon accordé aux opposants exilés, la paix retrouvée avec l’Érythrée, et maintenant la promotion de l’égalité des sexes, le pays reste en proie à de violents conflits ethniques. Ces conflits, ont poussé près de 2 millions de personnes à fuir leurs foyers et menacent la transition démocratique éthiopienne.
Crédit photo : UNEP